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Le vers en écho
Littré : Terme de littérature. Sorte de vers dont la dernière syllabe se répète et ajoute au sens qu'elle complète ; cette dernière syllabe répétée est comptée comme un vers.
Ma chère enfant tu es venue,
Nue,
Pauvre, affamée comme jamais ;
Mais
Tu fus accueillie, réchauffée.
Fée
De mes journées que tu remplis !
Lis
Dans mon regard tous les éclairs
Clairs
Que tu ravives comme flamme ;
Lame
Déferlante qu'Amour apporte,
Porte
L'ivresse de la joie céleste !
Leste,
Tu l'es comme l'oiseau bleuté.
Tes
Gracieux appas me conviennent.
Vienne
Ton corps exquis que j'y demeure !
Heures
Bénies, tendres, paradisiaques.
Ah ! Que
Mon coeur était plein d'espérance
En ce
Moment heureux que j'attendais
Dès
Lors que ce jour je t'ai connue,
Nue
Félicité m'est advenue.
Mamiehiou
Mythologie grecque
Écho était une belle nymphette à qui Zeus demanda un jour un service. Elle devait distraire Héra, l'épouse jalouse du dieu, pour que cette dernière ne vît pas que son volage de mari fuguait et la trompait éhontément.
Pauvre Écho ! Elle ne put accomplir sa tâche ; Héra qui était finaude éventa l'affaire et fit éclater sa rage.
Zeus punit : désormais, elle ne parlerait plus que la dernière.
Un jour, la belle enfant tomba amoureuse de Narcisse. On le connaît bien celui-là, il n'aimait personne plus que lui-même depuis le jour où il vit son reflet ; mais il aurait bien aimé aussi Écho s'il ne l'avait jugée stupide à répéter inlassablement ce qu'il disait. Pas de dialogue possible ! Il la repoussa.
Pauvre Écho ! Elle se retira dans une grotte et dépérit, dépérit, à tel point qu'il ne lui resta que la voix. D'aucuns racontent qu'elle devint une source et que ses os se transformèrent en pierre.
Pan cependant s'éprit d'elle et l'éparpilla sur la terre pour devenir l'écho.
Écho n'est plus un son qui dans l'air retentisse,
C'est une nymphe en pleurs qui se plaint de Narcisse.
[ Boileau, L'art poétique]
Voir sur Wikisource : La chasse du Burgrave de Victor Hugo
http://fr.wikisource.org/wiki/La_Chasse_du_burgrave
Extrait
Archers, mes compagnons de fêtes,
Faites
Votre épieu lisse et vos cornets
Nets.
« Nous ferons ce soir une chère
Chère ;
Vous n’y recevrez, maître-queux,
Qu’eux.
« En chasse, amis ! je vous invite.
Vite !
En chasse ! allons courre les cerfs,
Serfs ! »
Il part, et madame Isabelle,
Belle,
Dit gaiement du haut des remparts :
« Pars ! »
Tous les chasseurs sont dans la plaine,
Pleine
D’ardents seigneurs, de sénéchaux
Chauds.
Ce ne sont que baillis et prêtres,
Reîtres
Qui savent traquer à pas lourds
L’ours,
Dames en brillants équipages,
Pages,
Fauconniers, clercs, et peu bénins
Nains.
En chasse ! — Le maître en personne
Sonne.
Fuyez ! voici les paladins,
Daims.
Il n’est pour vous comte d’empire
Pire
Que le vieux burgrave Alexis
Six !
[...]
> Pour les poètes en herbe : Versification. Comment compter les syllabes d'un vers
Note sur le vocabulaire : "Tes gracieux appas me conviennent"
Vous hésitez entre appas et appâts ?
Cf. Littré [extraits] :
1 Terme de chasse ou de pêche. Pâture pour attirer et prendre le gibier ou le poisson. Aux appâts d'un hameçon perfide, J'amorce en badinant le poisson trop avide
. [Boileau, Epîtres]
2 Ce qui attire. Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appât de la liberté
. [Bossuet, Oraisons funèbres]
appas
1 Les beautés qui dans une femme excitent le désir. Cette ardeur que j'ai pour ses appas, Bérénice en mon sein l'a jadis allumée
. [Racine, Bérénice]
2 En parlant des choses, attraits. Arbres épais, et vous, prés émaillés, La beauté dont l'hiver vous avait dépouillés, Par le printemps vous est rendue ; Vous reprenez tous vos appas
. [Molière, La princesse d'Élide]
REMARQUE
Appas est le pluriel de appât. L'ancienne orthographe était appast ; au pluriel, appasts ou appas. La faute a été de faire de ce mot unique deux mots différents. De là toute sorte d'irrégularités qu'on trouve dans les auteurs ; d'abord la plus forte de toutes, qui est appas au singulier. Qui dort en sûreté sur un pareil appas, Et le plaint, ce galant, des soins qu'il ne prend pas
. [Molière, L'école des femmes] Puis appas dit pour appâts ; mais ceci n'est qu'une affaire d'orthographe. Enfin l'emploi de appas pour exprimer les attraits qu'un homme peut avoir : Le seul remède aujourd'hui à apporter à la confusion serait d'assigner à appas, substantif pluriel, le sens spécial de beautés qui attirent ; puis, cela fait, de ne voir aucune différence entre appas et appâts, au pluriel, pour signifier ce qui amorce, ce qui charme, ce qui attire ; fusion qui, ne faisant que rétablir la réalité du fait, aurait l'avantage d'ôter l'apparence d'irrégularité au cas où nos bons auteurs ont dit appas ce que nous disons aujourd'hui appâts.
Voir aussi sur le site du Cnrtl > APPÂT § B & C
La Nouvelle Orthographe (1990) donne appâts, au lieu d’appas.
> Réforme de l'orthographe - L'orthographe recommandée aux enseignants - Lexique
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