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Sommaire de l'article
► Un texte à corriger – Ma soirée avec Jojo
► La correction
► Les règles
QUIZ 97
Ma soirée avec Jojo
Examinez les noms composés et mettez des -s s'il le faut
Jojo m'avait invitée ce soir-là. Vous auriez piqué des fou-rire si vous l'aviez vu. Il portait des haut-de-chausse jusqu'à ! Ce n'était pas la première fois qu'on faisait des pause-café, vu qu'on était collègues avant son licenciement. On s'était donné rendez-vous dans la rue des Filles-Du-Calvaire, allez savoir pourquoi. Il y avait là des crève-la-faim qui faisaient la manche. Jojo, qui est un vrai grippe-sou1 ne leur a rien donné. Quel racle-denier, je vous jure ! Il est vrai qu'il fréquentait aujourd'hui les va-nu-pied.
On a fait quelques bar-restaurant pour en trouver un qui nous plairait. On n'est pas des m'as-tu-vu mais des coupe-gorge pareils ne nous disaient guère. Je craignais de tomber dans des chausse-trape2. On a opté pour un snack-bar qui proposait des croque-monsieur et des petit-beurre. Il n'y avait là ni rince-bouche ni rince-doigt ; de toutes façons, Jojo préférait les rince-cochon3.
Il m'a dit : "Je viens là les week-end avec mes copains. Quels ! On aime bien se déguiser. L'autre jour, on s'est mis des soutien-gorge. C'était poilant. On joue aussi des tragi-comédie. On est des vrais pince-sans-rire. Tu peux venir à nos soirée-bénéfice. On n'envoie pas de ! Mais je te préviens, elles ne sont pas pour les sainte-nitouche."
Je ne savais pas qu'il avait un violon d'Ingres.
"Tu as d'autres passe-temps ? lui ai-je demandé.
— Je suis devenu un gagne-petit, chômage oblige, a-t-il rétorqué. On nous prend pour des sans-abri, mais c'est des on-dit. Même si l'on est payé avec des lance-pierre, on ne se plaint pas."
J'ai réglé l'addition et j'ai voulu lui donner un billet.
"Tu joues les saint-bernard ?" C'est ce qu'il m'a dit . "Tu sais, les nantis, c'est tous des sans-coeur."
En l'observant, j'ai remarqué qu'il avait les yeux cernés jusqu'à mi-joue.
"Tu vas dormir où, ce soir ? lui ai-je demandé.
Il n'a pas répondu.
"Allez, Jojo, viens chez moi. J'ai deux canapé-lit.
—C'est Byzance4 !" s'est-il exclamé, et il m'a souri.
NOTES
1-Un grippe-sou, un racle-denier (populaire), un avare.
2-Une chausse-trape (ou chausse-trappe) une embûche, un piège.
3-un rince-cochon (populaire) Si vous avez la bouche pâteuse, buvez un rince-cochon (vin blanc additionné de citron et d'eau de Seltz)
4-C'est Byzance ! C'est le grand luxe !
CORRECTION
Jojo m'avait invitée ce soir-là. Vous auriez piqué des fous-rires si vous l'aviez vu. Il portait des hauts-de-chausses jusqu'à mi-cuisse ! Ce n'était pas la première fois qu'on faisait des pauses-café, vu qu'on était collègues avant son licenciement. On s'était donné rendez-vous dans la rue des Filles-Du-Calvaire, allez savoir pourquoi. Il y avait là des crève-la-faim qui faisaient la manche. Jojo, qui était un vrai grippe-sou ne leur a rien donné. Quel racle-denier, je vous jure ! Il est vrai qu'il fréquentait aujourd'hui les va-nu-pieds.
On a fait quelques bars-restaurants pour en trouver un qui nous plairait. On n'est pas des m'as-tu-vu mais des coupe-gorge pareils ne nous disaient guère. Je craignais de tomber dans des chausse-trapes (ou chausse-trappes). On a opté pour un snack-bar qui proposait des croque-monsieur et des petits-beurre. Il n'y avait là ni rince-bouche ni rince-doigts ; de toutes façons, Jojo préférait les rince-cochons.
Il m'a dit : "Je viens là les week-ends avec mes copains. On aime bien se déguiser. L'autre jour, on s'était mis des soutiens-gorge (ou soutien-gorge). C'était poilant. On joue aussi des tragi-comédies. On est des vrais pince-sans-rire. Tu peux venir à nos soirées-bénéfice. Mais je te préviens, elles ne sont pas pour les saintes-nitouches."
Je ne savais pas qu'il avait un violon d'Ingres. "Tu as d'autres passe-temps", lui ai-je demandé. "Je suis devenu un gagne-petit, chomage oblige", a-t-il rétorqué. "On nous prend pour des sans-abri, mais c'est des on-dit. Même si l'on est payé avec des lance-pierres, on ne se plaint pas."
J'ai réglé l'addition et j'ai voulu lui donner un billet.
"Tu joues les saint-bernard (ou saint-bernards) ?" C'est ce qu'il m'a dit . "Tu sais, les nantis, c'est tous des sans-coeur."
En l'observant, j'ai remarqué qu'il avait les yeux cernés jusqu'à mi-joues.
"Tu vas dormir où, ce soir ?" lui ai-je demandé.
Il n'a pas répondu.
"Allez, Jojo, viens chez moi. J'ai deux canapés-lits.
—C'est Byzance !" s'est-il exclamé, et il m'a souri.
Le pluriel des noms composés
Il faut se fier au sens
♦ Un nom suivi d'un adjectif, les deux mots ont généralement la marque du pluriel, des coffres-forts, des wagons-lits...
♦ Un verbe et un nom, seul le nom peut être au pluriel, selon le sens, un ramasse-miettes (il ramasse des miettes), un couvre-chef (il couvre le chef > la tête)...
♦ Deux noms, seul le premier est au pluriel si le second est ou peut être un complément de nom avec préposition, des timbres-poste > des timbres de la poste, des choux-fleur > des choux en fleur, des gueules-de-loup...
♦ un nom et un mot invariable, seul le nom peut être au pluriel, des arrière-trains, des en-têtes...
♦ deux mots, le premier se termine par o, seul le second peut varier, des afro-américains...
♦ un adjectif et un nom, généralement, les deux mots se mettent au pluriel, des plates-bandes, des courtes-pointes, des hauts-de-chausses...
Mais
grand au masculin prend un s au pluriel, des grands-oncles, des grands-pères...
grand au féminin est invariable des grand-mères, les grand-rues, les grand-messes...
♦ On notera quelques différences dans l'orthographe réformée
chaussetrappe
vanupied
basfond
coupe-gorge, coupe-gorges
croquemonsieur, croquemonsieurs
weekend, weekends
des on-dit, des coq-à-l'âne, des va-nu-pieds, des pot-au-feu, des ayant-cause et des ayants-droit, des pur-sang, des tête-à-tête, des après-midis...
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