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Le Kakemphaton
Le Kakemphaton est la rencontre involontaire de sons d'où résulte un énoncé incongru, équivoque, cacophonique, ridicule ou déplaisant. Du grec kakemphatos, malsonnant. Le Garde-mots
J'aime manger épicé. (J'aime manger et pisser)
Je suis romaine hélas, puisque mon époux l'est.
Corneille, Horace, première version
Version définitive :
Je suis romaine hélas, puisqu'Horace est romain.
Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle,
Et le désir s'accroît quand l'effet se recule.
Pierre Corneille, Polyeucte
Je sortirai du camp, mais quel que soit mon sort,
J'aurai montré du moins comme un vieillard en sort.
Alphonse Dumas, Le camp des Croisés
L'attribution à Victor Hugo ou à Alexandre Dumas est une erreur.
J'habite à la montagne et j'aime à la vallée
Sur le sein de l'épouse, il écrasa l'époux
Attribué à Charles-Victor Prévost, Vicomte d'Arlincourt
On m'appelle à régner
L'amour a vaincu Loth !
Attribué à Simon-Joseph Pellegrin
Car ce n'est pas régner qu'être deux à régner.
Corneille, La Mort de Pompée
Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.
Sur le sein de l'épouse, il écrasa l'époux.
Victor Hugo, Souvenir de la nuit du 4
Les Kakemphatons sont à rapprocher des calembours écrits volontairement.
Le Calembour
Le calembour est jeu de mots fondé sur des mots se ressemblant par le son, différant par le sens, comme quand M. de Bièvre disait que le temps était bon à mettre en cage, c'est-à-dire serein (serin). Littré
Les silences servent la Musique comme les mots l'Art. (Faidit).
Si t'es gai, ris donc ! (Julliard)
et aussi
Énigme sous forme de calembour :Tu es ce que tu es, et moi je ne suis pas qui je suis, car c'est toi que je suis.
Je suis ce que je suis. Mais je ne suis par ce que je suis. Car si j'étais ce que je suis, je ne serais pas ce que je suis.
(Être ou suivre)
Mots dérivés
Calembourdier, -ière, Calembouriste, Calembouresque,
Calembourdaine raccourci en Calembredaine.
> http://www.cnrtl.fr/definition/calembour
Une calembredaine (souvent au pluriel) est un propos vain, trompeur, un peu fou, une bourde.
Les Chroniques de Maupassant, L'Esprit en France - 1881
Autrefois, on faisait en vers ces jeux plaisants ; aujourd’hui, on les fait en prose. Cela s’appelle, selon les temps, épigrammes, bons mots, traits, pointes, gauloiseries. Ils courent la ville et les salons, naissent partout, sur le boulevard comme à Montmartre. Et ceux de Montmartre valent souvent ceux du boulevard. On les imprime dans les journaux. D’un bout à l’autre de la France, ils font rire. Car nous savons rire. Pourquoi un mot plutôt qu’un autre, le rapprochement imprévu, bizarre de deux termes, de deux idées ou même de deux sons, une calembredaine quelconque, un coq-à-l’âne inattendu ouvrent-ils la vanne de notre gaieté, font-ils éclater tout d’un coup, comme une mine qui sauterait, tout Paris et toute la province ?
Pourquoi tous les Français riront-ils, alors que tous les Anglais et tous les Allemands trouveront stupide notre amusement ? Pourquoi ? Uniquement parce que nous sommes Français, que nous avons l’intelligence française, que nous possédons la charmante faculté du rire.