→ Articles classés par catégories (tags)
1re partie
La concordance des temps veut que le temps
du verbe de la proposition subordonnée
dépende du temps du verbe de la principale.
Mais ce n'est pas mécanique.
Il faut se fier au sens de la phrase.
1 Je viens s'il fait beau.
Dans une subordonnée circonstancielle
s'il fait beau, proposition subordonnée conjonctive (conditionnelle), introduite par la conjonction de subordination SI, complément circonstanciel de condition de viens.
2 Je viendrai s'il fait beau.
Phrases 1 et 2 L'indicatif présent et le futur dans la principale
>> l'indicatif présent dans la subordonnée
3 Je viendrais s'il faisait beau.
Je viendrais, futur hypothétique (conditionnel présent)
>> s'il faisait beau, indicatif imparfait dans la subordonnée
La chose n'existe pas, elle ne s'accomplit pas dans le présent, c'est l'irréel du présent.
4 Je serais venu s'il avait fait beau
Je serais venu, futur antérieur hypothétique (conditionnel passé)
>> s'il avait fait beau, indicatif plus-que-parfait
La chose n'a pas eu lieu, c'est l'irréel du passé.
Il faut savoir que le conditionnel n'est plus aujourd'hui
considéré comme un mode
mais comme un temps de l'indicatif.
On distingue :
1-le futur hypothétique et le futur antérieur hypothétique
avec une condition exprimée ou non,
anciennement appelé conditionnel-mode.
2-le futur du passé et le futur antérieur du passé
anciennement appelé conditionnel-temps.
> Le conditionnel ne serait-il plus un mode ?
5 Je fusse venu s'il eût fait beau.
Même sens que la phrase 4.
Style soutenu.
Je fusse venu – il eût fait :
subjonctif plus-que-parfait à valeur de conditionnel passé.
On peut l'utiliser dans les deux propositions ou dans une seule.
Le subjonctif imparfait et le subjonctif plus-que-parfait
appartiennent à la langue soutenue.
On ne les emploie pas dans la langue courante
mais on les trouve parfois dans des textes littéraires.
Grevisse nous dit justement
que c'est "leur rareté qui les rend difficiles,
et non leur difficulté qui les rend rares."
Pour éviter la confusion à l'écrit
entre je viendrai et je viendrais, utilisez NOUS à la place de JE.
Ce qui donne pour les phrases 2, 3, 8 et 9 :
2 bis Nous viendrons (futur) s'il fait beau.
3 bis Nous viendrions (conditionnel) s'il faisait beau
8 bis Tu sais que nous viendrons ce soir si nous le pouvons.
9 bis Tu sais que nous viendrions ce soir si nous le pouvions.
6a Tu sais que je viens ce soir
Dans une complétive
que je viens ce soir, proposition subordonnée conjonctive (dite complétive), introduite par la conjonction de subordination QUE, complémént d'objet direct de sais.
6b Tu sais que je viendrai ce soir.
6a-je viens : indicatif présent à valeur de futur proche
6b-je viendrai, futur.
7 Tu sais que je suis venu ce soir pour te faire plaisir
8a Tu sais que je viendrai ce soir si je peux.
8b Tu sais que je viendrai ce soir dès que je pourrai
je viendrai, futur
9 Tu sais que je suis venu hier soir dès que j'ai pu.
10 Tu sais que je viendrais ce soir si je pouvais.
je viendrais, futur hypothétique (conditionnel présent) >> si je pouvais, indicatif Imparfait
(Je n'ai aucune chance de venir)
11 Tu savais que je ne serais pas venu même si tu me l'avais demandé.
Tu savais, temps passé (indic. imparfait)
que je ne serais pas venu, futur antérieur hypothétique (conditionnel passé)
>>même si tu me l'avais demandé, subordonnée conjonctive de condition avec une nuance concessive. Indicatif plus-que-parfait .
12 Je ne fusse pas venu même si tu me l'eusses demandé.
Style soutenu
subjonctif plus-que-parfait à valeur de conditionnel passé dans les deux propositions.
13 Il faut que tu saches que je ne serais pas venu même si tu me l'avais demandé.
que je ne serais pas venu, futur antérieur hypothétique (conditionnel passé)
14 Il faudrait que tu saches que je ne serais pas venu même si tu me l'avais demandé. (Voir l'encadré ci-dessous.)
15 Il faudrait que tu susses que je ne fusse pas venu même si tu me l'eusses demandé.
Style soutenu
tu susses, subjonctif imparfait
je fusse venu - eusses demandé : subjonctif plus-que-parfait à valeur de conditionnel passé.
À noter :
« On tolérera le présent du subjonctif au lieu de l'imparfait
dans les propositions subordonnées
dépendant de propositions dont le verbe est au conditionnel.
Exemple : il faudrait qu'il vienne ou qu'il vînt. »
Arrêtés ministériels du 31 juillet 1900 et du 26 février 1901
16 Il aurait fallu que tu saches que je ne serais pas venu même si tu me l'avais demandé.
Style courant
17 Il eût fallu que tu susses que je ne fusse pas venu même si tu me l'eusses demandé.
Style soutenu
2e partie
Style (ou discours) direct
Style (ou discours) indirect - Discours rapporté
Phrases 18 à 74
Style direct ou discours direct :
les paroles sont données intégralement
et mises entre guillemets.
Style indirect ou discours indirect :
les paroles sont rapportées
a-dans une proposition interrogative indirecte
(introduite par un adverbe interrogatif -si, quand, comment...
un pronom ou un adjectif interrogatif - quel, lequel...)
verbe de la proposition principale
- (se) demander, vouloir savoir, ignorer...
b-dans une complétive*
(proposition subordonnée conjonctive
introduite par que)
complément d'un verbe déclaratif
- dire, déclarer, affirmer, etc.
ou (dans une phrase injonctive) - demander, exiger, ordonner...
Fonction de ces subordonnées :
complément d'objet direct du verbe de la proposition principale.
Phrases 75 et 76
Style indirect libre : pas de proposition principale
annonçant les paroles dans une subordonnée.
>> style alerte et léger
*La plupart des grammairiens réservent le nom de complétive aux subordonnées qui ont pour fonction d'être complément d'objet direct sujet ou attribut du verbe de la proposition principale. Cf. Le Trésor de la Langue Française
18 Je te dis : "Je viens ce soir"
19 >>Je te dis que je viens ce soir
Dans une complétive complément d'un verbe déclaratif (dire, affirmer, préciser, ajouter, etc.
que je viens ce soir, proposition subordonnée conjonctive (complétive), introduite par la conjonction de subordination QUE, complément d'objet direct de dis.
20 Je t'ai dit : "Je viens ce soir."
21 >>Je t'ai dit que je venais ce soir.
Je t'ai dit, action passée au passé composé
>>je venais, indicatif imparfait dans la subordonnée
22 Je te dis : "Je viendrai ce soir."
23 >>Je te dis que je viendrai ce soir.
je viendrai, futur
24 Je t'ai dit : "Je viendrai ce soir."
25 >>Je t'ai dit que je viendrais ce soir.
je t'ai dit, passé composé >>je viendrais, futur du passé (conditionnel présent) dans la subordonnée
26 Je t'ai dit : "Je viendrais si je pouvais."
Je viendrais, futur hypothétique (condition)
27 >>Je t'ai dit que je serais venu si j'avais pu (venir).
Je serais venu, futur antérieur hypothétique (conditionnel passé) >> si j'avais pu venir, indicatif plus-que-parfait
28 Je t'avais dit : "je viendrai ce soir."
29 >>Je t'avais dit que je viendrais ce soir-là.
30 Je t'avais dit : "je suis venu ce soir."
31 >>Je t'avais dit que j'étais venu ce soir-là.
32 Je t'aurais dit : "Je suis venu hier soir"
33 >>Je t'aurais dit que j'étais venu la veille au soir.
34 Je t'aurais dit : " Je ne viendrai pas demain."
35 >>Je t'aurais dit que je ne viendrais pas le lendemain.
36 "Partez !"
verbe à l'impératif présent. Injonction.
37 >>Je demande que vous partiez
Verbes des phrases injonctives : demander, ordonner, exiger, commander, etc.
que vous partiez, complétive (=proposition conjonctive introduite par que)
partiez est au subjonctif présent
OU je vous demande de partir.
38 "Qu'il parte !"
Proposition introduite par que, verbe au subjonctif présent. Injonction.
39 >>J'ai exigé qu'il parte.
Style courant
Passé composé >> subjonctif présent
40 >>J'exigeai qu'il partît.
Style soutenu
Passé simple >> subjonctif imparfait.
La subordonnée interrogative indirecte
C'est une complétive. Elle est complément d'objet direct du verbe de la proposition principale. Elle est introduite par un adverbe interrogatif (si, quand, comment, pourquoi, etc.) un pronom interrogatif (lequel, laquelle, etc.) un groupe nominal avec un adjectif interrogatif (quel + nom, quels + nom, etc.)
41 Tu me demandes : "Viens-tu ? (OU : est-ce que tu viens ?)"
42 Tu me demandes si je viens.
43 Tu m'as demandé : " Viens-tu ?"
44 Tu m'as demandé si je venais.
45 Tu me demandes : " Viendras-tu ? " (OU : "Est-ce que tu viendras ?" -style courant)
46 Tu me demandes si je viendrai.
Je viendrai, futur
47 Tu me demandes : "Viendrais-tu si tu pouvais ?"
viendrais-tu, futur hypothétique (cond.)
48 Tu me demandes si je viendrais au cas où je le pourrais.
Au cas où : pour éviter la répétition de si.
si je viendrais , si est adverbe interrogatif, il introduit la subordonnée interrogative indirecte.
Au cas où je le pourrais = si je le pouvais
au cas où, locution conjonctive, introduit la subordonnée conjonctive conditionnelle.
si (dans si je le pouvais) conjonction de subordination, même fonction que au cas où.
Même idée, mais la condition n'est pas exprimée :
49 Tu me demandes : "Viendrais-tu ?" (si, au cas où, etc.)
Viendrais-tu, futur hypothétique (conditionnel présent)
50 Tu me demandes si je viendrais.
51 Tu m'as demandé: "Serais-tu venu ?" (si...)
52 Tu m'as demandé si je serais venu .
si je serais venu, futur antérieur hypothétique (la condition est sous-entendue)
53 Tu m'as demandé : "Quand viens-tu ?" (OU "Quand est-ce que tu viens ? -style familier)
54 Tu m'as demandé quand je venais.
55 Tu me demandes : "Quand viendras-tu ?"
56 Tu me demandes quand je viendrai.
57 Tu m'as demandé : "Quand viendras-tu ?"
58 Tu m'as demandé quand je viendrais.
Je viendrais, futur du passé (conditionnel présent)
59 Tu me demandes : "Qu'est-ce que tu as fait hier ? et "Qu'est-ce que tu veux faire demain ?"
60 Tu me demandes ce que j'ai fait hier et ce que je veux faire demain.
>> Attention : On ne dit pas : Tu me demandes qu'est-ce que tu veux... C'est une faute !
61 Mardi dernier, tu m'as demandé : "Qu'est-ce que tu as fait hier ? et "Qu'est-ce que tu veux faire demain ?"
62 Mardi dernier, tu m'as demandé ce que j'avais fait la veille et ce que je voulais faire le lendemain.
On remarque dans les subordonnées non seulement un changement de temps mais un changement de personne tu >> je et un changement des adverbes de temps :
hier >> la veille
demain >> le lendemain
maintenant >> alors
la semaine (le mois, l'année) dernière >> la semaine suivante, la semaine d'après...
d'autres changements peuvent intervenir (adjectifs possessifs, pronoms, etc.)
63 Que feras-tu aujourd'hui ? M'écriras-tu enfin ?
64 Je ne sais pas ce que tu feras aujourd'hui, si tu m'écriras enfin.
65 Il y a trois jours je ne savais toujours pas ce que tu ferais ce jour-là, si tu m'écrirais enfin.
66 Qu'as-tu fait ce jour-là ?
67 Je ne sais pas ce que tu as fait ce jour-là.
68 Je n'ai pas su ce que tu avais fait ce jour-là.
69 Qu'as-tu fait la semaine dernière ?
70 Je ne sais pas ce que tu as fait la semaine dernière.
71 Je n'ai pas su ce que tu avais fait la semaine précédente (la semaine d'avant...)
72 Que décideras-tu de faire la semaine prochaine ?
73 Je ne sais pas ce que tu décideras de faire la semaine prochaine.
74 Je ne savais pas ce que tu aurais décidé de faire la semaine suivante (la semaine d'après...)
Style indirect libre
75 J'arrête ici mon exercice. Vous en aurez compris l'essentiel, mais ce n'est pas sûr.
Style direct : En aurez-vous compris l'essentiel ?
Style indirect : je me demande si vous en aurez compris l'essentiel.
76 Je me suis posé beaucoup de questions en l'écrivant. Les digressions seraient très nombreuses, certaines phrases poseraient des problèmes.
Style direct : Les digressions ne seront-elles pas trop nombreuses ? Certaines phrases ne poseront-elles pas des problèmes ?
Style indirect : Je me suis demandé si les digressions ne seraient pas trop nombreuses et si certaines phrases ne poseraient pas de problèmes.
Exemple d'après le texte : 127 Délires touchants d'une pauvre dupée
(style direct) « Que ferai-je maintenant ? me dis-je. Qui voir ? À qui me fier ? »
(style indirect libre) J'allais à l'avenir m'empêcher de croire à la générosité, à la bonté ; je cesserais d'être toujours en quête de tendresse, de compassion, d'amitié ; ou je devrais me livrer encore, pieds et poings liés avec un impardonnable indiscernement, au premier venu. Voilà ce que je craignais.
Le futur du passé, la forme conjuguée, est le conditionnel présent. Ici le futur du passé se trouve dans des phrases indépendantes au style indirect libre.
Comparer avec :
Je me demandais si je cesserais à l'avenir... si je devrais...
Je me demande si je cesserai à l'avenir... si je devrai...
Si vous voulez en savoir + > Le discours indirect libre
Voir aussi sur le blog
> **Suite de l'article sur la concordance des temps
> ***La concordance des temps - Exercices d'application
Voir sur la toile
> Les verbes de parole - EspaceFrançais.com
→ Articles classés par catégories (tags)