Rappel important concernant les locutions qui sont suivies de l'indicatif
Le conditionnel est considéré aujourd'hui comme un temps de l'indicatif.
Dans la plupart des cas où une locution conjonctive peut être suivie de l'indicatif, elle peut l'être aussi du conditionnel.
Exemples
Je sais que tu viendras. -indicatif
Je savais que tu viendrais. futur du passé concordance des temps)
Je sais que tu viendrais (si tu le pouvais). -futur hypothétique (avec une condition exprimée ou sous-entendue)
Si vous voulez en savoir plus sur le conditionnel, temps de l'indicatif, qu'il soit futur hypothétique ou futur du passé, reportez-vous à l'article : Les modes et les temps, ne pas les confondre
Remarque 1
Les locutions conjonctives attendu que, étant donné que, étant admis que, vu que, excepté que, hormis que, hors que, loin que, bien loin que, outre que, sauf que, à part que (familier), étaient autrefois des prédicats de propositions absolues.
Remarque 2
de ce que, sur ce que, en ce que, pour ce que, etc. sont suivis la plupart du temps de l'indicatif.
Remarque 3
Les propositions corrélatives, définition :
Les propositions corrélatives sont des propositions subordonnées introduites par "que" ou par "pour que", elles sont en corrélation avec un mot, généralement un adverbe placé dans une autre proposition, et qui appelle logiquement la subordonnée.
-Adverbes de degré entraînant une conséquence : si, tant, tellement (... que).
Autres adverbes : ailleurs, ainsi, autrement,différemment, plutôt, en outre, assez, suffisamment, trop, trop peu, suivi ou non de pour que.
-Adverbes de degré entraînant une comparaison : plus, moins, autant, aussi, davantage (... que)
Adjectifs synthétiques (plus +adj.) : moindre (comparatif de petit), mieux (de bien), pire ou pis (de mal ou mauvais)
L'adjectif pareil, dans pareil que, est familier.
Voir pour le "ne explétif", remarque 4
Propositions corrélatives comparatives (=comparaison)
a-avec des adverbes de degré de comparaison
-Vous êtes beaucoup plus intelligent que je (ne) le croyais.
-Elle est aussi heureuse que moi (que moi, proposition elliptique, que je le suis)
-J'ai autant travaillé que vous. (= que vous avez travaillé)
-J'ai bien plus d'amis que vous n'en aurez jamais.
b-avec des déterminants indéfinis : plus de... que, moins de... que, autant de... que.
Le mode dans ces subordonnées est l'indicatif (ou le conditionnel s'il y a une condition exprimée ou non).
Tu as moins travaillé que je te l'avais demandé.
Tu as moins travaillé aujourd'hui que tu l'avais fait hier.*
Tu as moins travaillé que tu l'aurais fait si j'avais été là.*
Tu as moins travaillé que tu l'aurais dû.
Tu as fait moins de travail que ce à quoi je m'attendais.
*Ici le verbe faire, verbum vicarium, évite la répétition du verbe travailler.
Remarque 4
Ne explétif
On emploie souvent le ne explétif (facultatif) dans les subordonnées corrélatives appelées par des adverbes de degré (inégalité) plus, moins, moindre (comparatif de petit), meilleur (comp. de bon), mieux (comp. de bien), pire, pis (comp. de mal, mauvais)
Tu n'es ni pire ni meilleur que je ne le suis.
Pour en savoir + voir l'article :
Remarque 5
on a une proposition sujet d’une phrase averbale dans
-à preuve que indicatif, subjonctif rare
Remarque 6
Dans les locutions qui que, quoi que, quel, que, où que, les éléments qui, quoi, quel, où sont anciennement des pronoms interrogatifs (où est adverbe) qui ont perdu leur nuance interrogative.
Qui est attribut : Qui que vous soyez.
Quoi est sujet réel, attribut ou complément d'objet direct : Quoi qu'il en soit, Quoi qu'il devienne, quoi que vous pensiez.
Quel est attribut : Quelle que soit ton opinion, j'agirai ainsi.
Où (ou d'où que) est complément de lieu. Je te suivrai où que tu ailles.
Remarque 7
Voir la définition des subordonnées corrélatives, remarque 3 ci-dessus.
Propositions corrélatives consécutives (=conséquence)
1-si + adjectif ou adverbe + que
Il est si beau que cela me rend folle de lui.
Il chante si merveilleusement que ma raison vacille.
2-tellement + adjectif ou adverbe + que
Il est tellement intelligent que je ne me lasse pas de l'entendre.
Il court tellement vite que personne ne l'égale.
3-tellement + verbe + que
Il m'épate tellement que vous ne pourriez croire à quel point.
4-tant + verbe + que
Jel'aime tant que j'en pleure parfois.
5-tant de (déterminant indéfini) + nom + que
J'ai tant d'admiration pour ses qualités que cela m'étonne moi-même.
6-tellement de (déterminant indéfini) + nom + que
Il a tellement de gentillesse que plus gentil que lui tu meurs.
Remarque 8
Avec "alors que", "en même temps que", "comme", "pendant que", "tandis que", "tant que", les faits donnés dans les propositions principales et subordonnées impliquent une simultanéité et le plus souvent une durée.
Remarque 9
Cas, éventualité, hypothèse(condition)
Après les expressions qui contiennent les mots cas, éventualité, hypothèse, on met le conditionnel, l'indicatif parfois le subjonctif. Voir le §57 dans Les emplois du subjonctif
Dans le cas où, au cas où, dans l'éventualité où, dans l'hypothèse où, etc. (condition)
N'oublie pas de m'apporter ce que je t'ai demandé dans le cas où tu viendrais / viens / viennes.
Rare : dans le cas que, pour le cas que + subjonctif
Langue écrite littéraire (expressions peu appréciées aujourd'hui.)
Dans le cas que tu eusses quelque mission urgente, tu me l'eusses fait savoir.
Remarque 10
Cas où l'on a une proposition relative où l'antécédent est un adverbe de temps :
Maintenant que, à présent que, aujourd'hui que, présentement que (vieux)
aujourd'hui où, naguère où, etc.
Littéraire. L'antécédent est un nom (précédé d'un déterminant) indiquant le temps : les jours que, les moments que, cette nuit que, à l'instant que, aux instants que, etc.
Dans ces exemples, on peut avoir "où" à la place de "que" le jour où, le moment où, etc.
Ces syntagmes peuvent être considérés comme des locutions conjonctives (Cf. L'Académie) mais, comme ils ne sont pas figés, on peut en décomposer leurs éléments, pronom relatif et antécédent.
Remarque 11
Eussé-je, orthographe traditionnelle
Eussè-je orthographe rectifiée en 1990 du fait de la prononciation [ɛ]
De même fussé-je, dussé-je
et les anciennes formes des verbes se terminant par e avec sujet inversé : me trompé-je, fustigé-je, chanté-je...
Style recherché et peu usité même à l'écrit.
Voir l'article : eussé-je
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