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15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 14:02

 FLORILÈGE

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Un florilège de textes sélectionnés par mamiehiou

                                                                                                                     

 

-37-

 

GEORGE SAND

pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant.

1804-1876

 

Journal intime (Posthume)

rédigé en 1834, publié en 1926 par Aurore Sand, sa petite fille.

Entretiens journaliers

avec le très docte et très habile Docteur Piffoël

 

Note de mamiehiou :

Je n'ai trouvé aucune version numérique de cet ouvrage sur la toile.

Voici un extrait de ce texte puisé page 58 dans la dixième édition –

Calmann-Lévy, éditeur (1926)

 

L'homme se sait nécessaire à la femme.

Il a trop d'imbécile confiance et, soit cupidité, soit galanterie, soit vanité, la plupart des femmes sont trop intéressées par leur amour pour qu'il ne s'arroge pas un pouvoir despotique sur elles, dans l'amour, comme dans la haine.

La femme n'a qu'un moyen d'alléger son joug et de conserver son tyran, quand son tyran lui est nécessaire : c'est de le flatter bassement. Sa soumission, sa fidélité, son dévouement, ses soins, n'ont aucun prix aux yeux de l'homme ; sans tout cela, selon lui, il ne daignerait pas se charger d'elle. Il faut qu'elle se prosterne et lui dise : « Tu es grand, sublime, incomparable. Tu es plus parfait que Dieu ! Ta face rayonne, ton pied distille l'ambroisie, tu n'as pas un vice et tu as toutes les vertus. Aucun mortel ne peut t'être comparé, je ne dis pas par moi qui suis éblouie de l'éclat de tes regards, mais par ce peuple stupide qui devrait se prosterner quand tu passes et t'élire roi de l'univers ; quand tu me frappes, je suis glorieuse , quand tu me repousses du pied, mon sort est préférable à celui de tous les êtres, t'appartenir est une telle gloire que le genre humain tout entier voudrait se mettre à ma place s'il savait quel honneur y est attaché. » Et pourtant, ces aberrations sont quelquefois dans l'amour le plus pur et le plus vrai. Mais si elles ne sont suivies de réactions violentes, n'y crois pas, homme imbécile, car celle qui t'adore sans cesse, te méprise en secret, celle-la seule qui t'accepte imparfait, et te subit injuste, t'aime avec désintéressement. Mais, fat imprudent, tu ne veux pas qu'on te pardonne, tu veux qu'on croie et qu'on prétexte n'avoir rien à te pardonner. Tu veux qu'on baise la main qui frappe et la bouche qui ment. Cherche donc l'objet de ton amour dans la fange, et empêche tout un rêve d'en sortir tant que tu seras toi-même une idole debout, car si la femme n'ennoblissait, tu serais forcé, pour demeurer son supérieur, de t'ennoblir et de te purifier aussi et c'est ce que tu ne sais, ne peux, ni ne veux faire.

George Sand a écrit plus de soixante-dix romans, cinquante volumes d'œuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques. Wikipédia

 

Les amants de George Sand :

Jules Sandau, écrivain (1831-1833) Le nom de Sand vient de Sandeau.

Alfred de Musset, poète (1833-1835)

Pagello, médecin italien (1834)

Michel de Bourges (1835-1837)

Frédéric Chopin, compositeur (1838-1847)

Alexandre Manceau, avocat (1850-1865)

 

George Sand, une grande amoureuse, et ne l'oublions pas une femme engagée, intelligente et courageuse, qui a lutté, envers et contre tous, pour la dignité de la femme comme le font encore aujourd'hui bon nombre de femmes dans le monde.

Vous pourriez dire, cher lecteur, que ce portrait qu'elle fait des hommes est outrancier, qu'il ne correspond plus aux hommes d'aujourd'hui. Ce serait oublier qu'en France, tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint.

www.lepoint.fr › Société

 

Et dans d'autres pays, des milliers de femmes sont méprisées, battues, torturées, tuées, sans qu'on y fasse rien.

 

Lire d'autres textes d'auteurs dans FLORILÈGE

Permettez-moi d'ajouter à cet article un extrait de "Souvenirs personnels" de George Sand, texte qui me réjouit fort ; il se trouve dans le même volume, page 232 .

On a tort de croire que la vieillesse est une pente de décroissement : c'est le contraire. On monte et avec des enjambées surprenantes. Le travail intellectuel se fait aussi rapide que le travail physique chez l'enfant. On ne s'en approche pas moins du terme de sa vie, mais comme d'un but et non comme d'un écueil.

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commentaires

L
L'Aurore du féminisme .... Merci pour cet extrait choisi. <br /> Effectivement toujours d'actualité :-(
Répondre
M
Malheureusement !

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  • J'aime trop les mots pour les garder par-devers moi - au fond de mon coeur et de mon esprit. Ils débordent de mes pensées en contes drolatiques, avec des quiz et des digressions sur la langue.
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