J'ai l'habitude de programmer les sous-titres lorsque je regarde un film ou une émission à la télévision. Cela me permet de baisser le son surtout tard le soir ou la nuit.
Lire les sous-titres m'amuse souvent. Leurs auteurs ne manquent pas d'imagination. Malheureusement les fautes d'orthographe comme les équivoques, certaines dues à une incompréhension du texte, sont légion.
Pour ne citer qu'un exemple, j'ai lu l'autre jour, "macro" au lieu de "maquereau" (pas le poisson) dans un épisode de la série "Un cas pour deux" (Ein Fall für zwei).
[À ce propos, je ne vous cacherai pas que j'éprouve une certaine affection pour Matula (Claus Theo Gärtner), le personnage principal de la série.]
Dommage, la rediffusion n'a duré qu'un temps !
Lorsqu'on choisit de lire les sous-titres pour malentendants, on est gratifié de moult détails auxquels parfois on ne s'attend pas. Certains répètent l'image et sont tout à fait inutiles (Exemple : Il renverse son verre). Si l'on est sourd, on n'est pas aveugle, Dieu merci !
Pour la traduction simultanée en direct, l'épreuve du sous-titreur est difficile et on lit parfois des phrases qui n'ont aucun sens, qui sont incomplètes ou qui passent comme l'éclair ; les noms propres un peu difficiles sont occultés, ainsi que souvent les termes argotiques.
Pour ce qui est de la musique qui veut donner une idée de l'atmosphère qu'elle suscite, celle qui évoque un sentiment, une sensation qui doit naître chez le spectateur, les sous-titreurs usent d'une pléthore de qualificatifs.
J'ai regardé, il y a peu Prédictions (Knowing) réalisé par Alex Proyas (2009)
J'ai relevé les sous-titres suivants :
musique intrigante
musique sombre
musique angoissante
musique triste
musique inquiétante
musique mélodramatique
musique de suspense
musique de tension
musique dramatique
musique grandiloquente
musique émouvante
musique grave
musique douce
musique épique
musique fascinante
Dans Le Casse du Siècle Flawless de Michael Radford (2006)
On peut lire aussi :
musique de dilemme
musique de sensation
musique surprenante
musique jazzy
musique mystérieuse
musique touchante
musique pesante
etc.
Aussi, très drôle :
musique du cas de conscience (dans Blue Bloods 06-03)
Difficile de savoir ce que les sourds ou les malentendants imaginent lorsqu'ils lisent ces sous-titres.
Ils comprennent, certes, ce que les mots veulent dire et ajoutent à la scène filmée, mais la musique, la musique... c'est autre chose, comme les couleurs pour les aveugles, c'est intraduisible, c'est inexprimable, irreprésentable, extraordinaire.
Sous-titreur est un métier. Ne l'est pas qui veut. Le lecteur de sous-titres supporte mal les fautes d'orthographe. Lorsqu'il y a beaucoup de texte, le sous-titreur doit être à même de donner l'essentiel, de ne pas trop encombrer l'écran et de laisser au spectateur le temps à la fois de lire le sous-titre et de voir l'image.
Les sous-titreurs des journaux télévisés et des émissions en direct ont beaucoup de progrès à faire pour être lisibles.