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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 18:32

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Mauidt creaveu hmauin !

Sleon une édtue de l'Uvinertisé de Cmabrigde, l'odrre des ltteers dnas un mto n'a pas d'ipmrotncae, la suele coshe qiu ipmrote est que la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porblème. C'est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot.

 

Texte qu'on peut retrouver dans l'article : Uvinertisé de Cmabrigde

Lire le texte : "Si cette opération intellectuelle est possible, c'est que le cerveau ne lit pas chaque lettre des mots mais considère ceux-ci comme un tout. "

Critique de l'apprentissage de la lecture par la méthode globale.

Pourquoi diable y a-t-il tant de jeunes aujourd'hui qui écrivent si mal ?

Voir le site Sauver les lettres

Entre autres questions abordées :

Appel pour le rétablissement des horaires de français
Révolution technologique
Réforme du lycée et enseignement des lettres

Article connexe Mail de l'université de Cambridge : analyse

Rappel :

> Réforme de l'orthographe - L'orthographe recommandée aux enseignants – Lexique

Mais si au moins ces nouvelles règles ne souffraient pas d'exceptions !

Il y eut peu d'enthousiasme pour cette réforme en 1990

Voir les commentaires sur le magazine Lire N°182 novembre 1990

> Les magazines LIRE à bâtons rompus

 

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31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 06:10

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Quelques articles autour de l'enfant

que vous retrouverez

dans les diverses catégories

 

Poèmes   

Sonnet pour Victor nouveau-né

À Maxime nouveau-né : Trois et un font quatre 

Poème pour Agathe nouveau-née 

etc.

 

Une série d'articles intitulés : Je vais t'apprendre... pour les parents qui veulent discuter sur un sujet avec leur enfant. À partir de trois ou quatre ans ou plus

>>Je vais t'apprendre pourquoi on ne rencontre pas de dinosaures aujourd'hui, et comment on sait qu'ils ont existé.

>>Je vais t'apprendre pourquoi on ne doit pas se battre avec ses copains.

>>Je vais t'apprendre ce que c'est que nos sens : la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher.

>>Je vais t'apprendre ce que c'est qu'un nuage et comment il se forme. Que se passerait-il s'il n'y avait pas de nuages ?
Mon petit-fils Victor, lorsqu'il avait 4 ans, m'a inspiré cette série.

 

Contes

Conte pour les tout petits, "Pépé et le petit Pedro"

Conte pour les tout petits, "Criboule et Fernand" suivi du poème en prose de Charles Baudelaire, Le Joujou du Pauvre

Les habits neufs de l'empereur d'après Hans Christian Andersen (conte adapté pour enfants de 5 ans et +)

 

Quiz 

Petit quiz pour enfants à partir de quatre ou cinq ans - BD - dessins animés 

2 petits quiz pour enfants de trois ou quatre ans - culture générale

 

Divers : Enfants et Mamans 

Votre bébé risque de mourir si vous dormez avec lui !

Mots d'enfant – Les perles de Victor

Mots d'enfant – Les perles de Victor – Suite de la 1re partie

Aidez votre enfant à apprendre à parler tout en s'amusant

Femmes enceintes, voici quelques conseils sur les choses que j'ai apprises lors de mes grossesses, accouchements et allaitements et que j'aurais bien aimé qu'on me dise avant d'avoir tâtonné ! (Article rédigé par ma fille)

La sauge – Femmes enceintes, attention !

Savoir reconnaître et soigner l'ictère des bébés

Varicelle : un danger pour les femmes enceintes. Jeunes filles, faites-vous vacciner si vous ne l'avez jamais eue !

 

Exercices d'orthographe CM2

Commencer par la 1re partie

En finir avec les fautes d'inattention – Petits exercices d'orthographe pour Anthony qui est en CM2(1re partie)

suivi de la Correction 

En finir avec les fautes d'inattention – Petits exercices d'orthographe pour Anthony qui est en CM2 (2e partie)

suivi de la Correction 

 

Conseils pour l'éducation des très jeunes enfants

 Voir l'article à l'entrée : E > Education des très jeunes enfants

>> Page 1 - Trucs et astuces glanés ici et là (de A à J)

 

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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 17:57

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Quand une phrase se limite

à n'être qu'une subordonnée conjonctive de temps

Je lis de plus en plus de tweets où les phrases sont incomplètes. Certes, d'un point de vue pratique, c'est plus court puisque le nombre de signes est limité ; il va sans dire qu'on peut trouver ces "phrases" bien bancales.

J'ai relevé quelques tweets avec le hashtag #GrowingUpShy* que vous pouvez retrouver sur twitter si tant est que vous voudriez en connaître les auteurs.

Ce sont de grands timides qui s'expriment pour dire leur mal être. J'éprouve beaucoup de peine pour eux. Les professeurs n'ont, la plupart du temps, aucune idée des efforts qu'ils doivent fournir pour participer et ils enfoncent le clou en les accablant de reproches.

* #GrowingUpShy grandir en étant timide

Juillet 2015

Les tweets copiés tels quels :

Quand t'es mal a l'aise en classe et que quelqu'un rajoute "Oh tiens, t'es toute rouge" je sais connard

Quand tu veux aller quelque part mais que tu vois au loin qu'il y a pleins de monde tu te fais tout un plan pour les éviter #GrowingUpShy

quand tu vas parler à quelqu'un, tu prépares en avance ce que tu vas dire et tu le répètes 10fois dans ta tête #GrowingUpShy

qd t'as fini de passer à l'oral #growingupshy

Quand les gens derrières toi rigolent tu te dis toujours ça se trouve Cest sur toi Pcq t'es mal habile #GrowingUpShy

Quand le prof dit "jvais interroger quelqu'un" t'évites tout contact visuel avec lui tu baisses les yeux tsais pas quoi faire #GrowingUpShy

quand t'ose pas demander un renseignement en magasin et ta mère te dit "je vais pas tjs tout te faire" et va demander pr toi #GrowingUpShy

Quand ta mère elle te dit "va demandé au vendeur". Tu dis "Bah nan, toi vas le voir." #GrowingUpShy

#GrowingUpShy quand demander du pain à la boulangère ressemble à une épreuve de kohlanta

#GrowingUpShy quand‚ depuis ta première année d'école‚ ya écrit sur le bulletin qu'on connait pas ta voix et qu'il faudrait participer +

Quand à 18 ans t'es toujours pas capable de démarcher des entreprises au téléphone #GrowingUpShy

 

Cette énumération est bien incomplète

Pour en lire + #GrowingUpShy

 

Si l'on éprouve de l'empathie pour les timides, on mesure leur souffrance.

Je suis intimement persuadée que la confiance en soi vient en grande partie de l'éducation que donnent les parents. Tout se joue dans l'enfance.

Les parents doivent admirer avec enthousiasme leur enfant lorsqu'il réussit ce qu'il entreprend, minimiser ses échecs, et l'encourager envers et contre tout ; surtout ne jamais se moquer de lui, ni le rabaisser. Jamais.

 

Doctissimo donne 10 trucs pour reprendre confiance en soi

 

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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 09:51

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VER substantif

Tu te tortilles comme un ver. (un ver de terre, un lombric)

J'étais si heureux que tu t'adresses à un ver de terre comme moi. (par analogie, une personne d'humble condition)

Il n'y avait aucun espoir, le ver était dans le fruit. (c'était perdu d'avance.)

VAIR substantif

Cendrillon, rappelez-vous, avait perdu, pour son bonheur, sa pantoufle de vair. (fourrure)

Littré VAIR : 1 Anciennement, fourrure de la peau d'une espèce d'écureuil, du même nom, qui était colombine par-dessus et blanche par-dessous ; c'est ce qu'on nomme aujourd'hui petit gris. Le roi, deux fois par an, distribuait des manteaux rouges fourrés d'hermine ou de menu vair aux chevaliers qu'il retenait auprès de sa personne, [Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. IV, p. 111, dans POUGENS]

2 Terme de blason. Un des métaux composé ordinairement d'argent et d'azur en petites pièces égales disposées de telle sorte que la pointe des pièces d'azur est opposée à la pointe des pièces d'argent, et la base à la base. Porter de vair.

Vair contre vair, se dit quand le métal est opposé au métal et la couleur à la couleur, ce qui est contraire à la disposition ordinaire.

REMARQUE C'est parce qu'on n'a pas compris ce mot maintenant peu usité qu'on a imprimé dans plusieurs éditions du conte de Cendrillon souliers de verre (ce qui est absurde), au lieu de souliers de vair, c'est-à-dire souliers fourrés de vair.

VERS préposition

Je tendais les bras vers elle. Elle recula vers son amant, la friponne ! (en direction de)

Je te rendrai visite vers Noël. Ce sera bien assez tôt. (aux environs de)

VERS substantif

Je la priai envers et contre tous de me lire ces vers de Verlaine.

Il ne savait écrire que des vers blancs. C'était d'une maladresse !

Littré : Vers blancs, vers non rimés dans les langues où la rime est en usage.

VERT adjectif

On disait d'Henri IV qu'il était un vert galant. (entreprenant avec les femmes)

Vous voilà bien gaillard et bien vert, monsieur, vous n'affichez pas vos cent cinq ans !

Ces fruits sont verts. (pas mûrs)

J'en connais qui croient dur comme fer que les petits hommes verts existent. (croire fermement)

Il a eu l'outrecuidance de me parler en usant de mots verts (la langue verte, l'argot)

Il aurait mérité une volée de bois vert. (qu'on le batte)

Téléphonez gratuitement, c'est un numéro vert.

"Toto est académicien ! cria Adèle, l'épouse de Victor Hugo, le jour où il fut permis au grand homme de porter l'habit vert.”

Quelles belles plantes ! Vous avez la main verte.

Ah ! l'Amérique ! Le billet vert ! (le dollar, sans S au singulier))

Vous pourrez parler quand je vous aurai donné le feu vert.

LOCUTIONS

Tu ne tiens pas debout ; va donc te mettre au vert. (va te reposer à la campagne)

Elle m'en a dit, des vertes et des pas mûres, la gaillarde !

SUBSTANTIF

Ôtez donc ce vert-de-gris des objets en cuivre et en bronze, boniche ! (cuivre oxydé)

La chlorophylle donne le vert des plantes, je ne vous apprends rien !

La liste des expressions n'est pas exhaustive, évidemment.

 

Liaisons concernant les prépositions

On lie généralement les prépositions avec le mot qui suit.

Dès hier, en automne, sans un sou, sous un arbre, avant elle...

Pas de liaison après certaines prépositions : hormis, non compris, ci-inclus, selon, vers, à travers, envers, hors.

Vers elle, vers eux (on prononce verelles, vereux)

 

> Que signifient les mots synonyme, antonyme, homonyme, homophone, paronyme, hyperonyme, hyponyme, holonyme, méronyme ?

> Récapitulation des articles : "Ne pas confondre... " (homonymes, homophones, etc.)

 

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25 juillet 2015 6 25 /07 /juillet /2015 08:13

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MON vient de MONS qui vient de MONSIEUR

Mon Colonel, Mon Capitaine, etc.

Pour une femme, on dit Capitaine, Colonelle, etc.

 

Cf. Littré MONS : Abréviation du mot monsieur, qui est familière ou méprisante.

Nous n'avons rien à nous dire, mons de Lépine, j'ai affaire et je vous laisse. Marivaux, le Legs, Scène 3

Ce mot est pris dans le sens sérieux quand les rois parlaient aux archevêques et aux évêques : Mons l'archevêque. Ils ne leur disaient ni monsieur, ni monseigneur.

ÉTYMOLOGIE

Forme qui provient sans doute de ce que dans les anciens actes on trouve souvent mons. en abrégé pour monsieur ou monseigneur.

 

MON, adjectif possessif, 1re personne du singulier.

MON est masculin et aussi féminin quand il remplace MA devant une voyelle ou un H muet.

Mon destin, mon école (au lieu de ma école), mon habitude (au lieu de ma habitude)

Pour repérer le H muet et le H aspiré :

L'article défini est L' devant le H muet, LE ou LA devant le H aspiré. Exemples : L'héroïne, LE hérisson, LA hotte

Grammaire aidenet : > "h" aspiré et muet liste alphabétique

 

MONT

Cf. Littré : Grande masse de terre et de roches, élevée au-dessus du terrain qui l'environne.

Pour en savoir plus > http://www.littre.org/definition/mont

Élévation de terrain, montagne, survoler les monts du Vivarais.

nom propre d'une montagne, Le Mont-Blanc.

Locutions

Promettre des monts d'or à quelqu'un, lui promettre de grandes richesses, de grands avantages.

Conter/dire/promettre monts et merveilles, des choses inaccessibles, extraordinaires.

Il me contait monts et merveilles ; je n'ai rien vu de tout cela.

Locution adverbiale. Par monts et par vaux, en toutes sortes d'endroits

On la voit rarement ; elle est toujours par monts et par vaux.

Quelques monts qui ne sont pas des montagnes : Mont de Jupiter, de Mars, de Mercure, de Saturne, et de Vénus, bien sûr.

 

Récapitulation des articles : "Ne pas confondre... "

 

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15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 09:22

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Avant de lire les réponses ci-dessous, répondez aux questions.

 

Faites le QUIZ 105 sur Christophe Colomb

 

Christophe Colomb 1451-1506

 

1-Était-il espagnol, portugais ou italien ?

Italien, gênois d'origine, et au service des monarques espagnols.

 

2-En quelle année a-t-il découvert l'Amérique ?

1492

 

3-Comment s'appelaient son bateau et les deux autres qui l'accompagnaient ?

Une caraque, la Santa Maria, et deux caravelles, la Pinta et la Niña.

Images

 

4-Qui a financé l'expédition ?

Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille.

 

5-Les Indiens d'Amérique sont-ils originaires d'Amérique ?

Ce sont, entre autres probablement, des peuplades qui, vers 25000 avant Jésus Christ sont venues d'Asie sur le continent américain en passant, au nord, par le détroit de Behring.

 

6-Pourquoi ont-ils été appelés Indiens ?

Comme on savait que la terre était ronde, Christophe Colomb pensait que partir vers l'Ouest, rejoindre le Levant par le Ponant, lui permettrait d'atteindre les Indes, pays avec lequel l'Europe faisait le commerce des épices. Lorsqu'il rencontra les habitants de la terre qu'il venait de découvrir, il crut que c'était des Indiens des Indes.

On les appelle aujourd'hui Amérindiens.

 

7-D'où vient ce nom : Amérique ?

Du nom du premier navigateur ayant reconnu que ce continent était un Nouveau monde, Amerigo Vespucci. On trouve pour la première fois le nom de l'Amérique (America) sur le planisphère de Waldseemüller (1507 Universalis Cosmographia )

 

8-Qui avait découvert que la terre était ronde ?

Les Grecs anciens (peut-être aussi les Egyptiens) avaient découvert que la terre était ronde.

Pythagore, Platon, Parménide d'Elée savaient que la terre était une sphère.

On croyait auparavant que la terre était un disque plat. Thalès de Millet le voyait flotter sur un océan sans fin.

 

9- Donnez le nom des épices que vous connaissez. Pourquoi le commerce des épices était-il si lucratif (rapportait beaucoup d'argent) ?

On dit une épice.

Cannelle, safran, clou de girofle, poivre, aneth, moutarde, ail, oignon, gingembre, fenouil, coriandre...

On ne trouvait la plupart de ces épices qu'en Orient, dans l'Antiquité et au Moyen Âge, et la route, qu'elle soit terrestre ou maritime était très longue pour aller les chercher.

Elles étaient parmi les produits commerciaux les plus précieux et les plus chers.

Lire sur Wikipédia : Commerce des épices

 

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15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 05:27

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Quatrains pour le petit Loïc

 

Petit enfant, tu nous es né

Pour n'apporter que du bonheur,

Vois tous les yeux émerveillés

Qui t'admirent avec douceur.

 

Tu as changé en un seul jour

La vie de ceux qui t'attendaient ;

C'est un miracle qui s'est fait,

Et qui n'est autre que l'amour.

 

Tu as fait germer des promesses.

Tout près du coeur de ta maman,

Celle-là même qui ne cesse

De te mignoter tendrement.

 

On t'entend gazouiller parfois

De tout petits airs jolis ;

Vêts-toi de ton plus beau souris,

Qu'on t'embrasse plus de cent fois.

 

Il faudra bien qu'un jour tu saches

Qu'à toi le monde s'ouvrira ;

Tu découvriras ce qu'il cache,

Et pour son bien tu oeuvreras.

 

Petit enfant, tu nous es né

Pour que ton destin s'accomplisse.

Nous te souhaitons tous les délices :

Que tu aimes, et sois aimé.

 

♥ ♥ ♥

Ceux et celles qui connaissent Le petit Loîc pourront décrypter dans le poème les patronymes de ses parents

 

D'autres poèmes pour célébrer la venue de nouveau-nés

 

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12 juillet 2015 7 12 /07 /juillet /2015 12:45

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La très étrange aventure de Dino Marin

 

Depuis quelques jours, Dino Marin était troublé. Un malaise étrange s'était emparé de lui, depuis qu'il était passé devant la vitrine de son voisin l'antiquaire et qu'il avait été saisi par la vue d'une oeuvre remarquable.

Tous les matins, lorsqu'il partait pour son travail de bureau à la mairie de Brignoton, il jetait un coup d'oeil rapide pour découvrir les nouveautés que Monsieur Ferrati avait acquises et s'était dépêché d'installer en bonne place, afin que les passants pussent les admirer.

Monsieur Ferrati était très fier de ses choix, et il n'avait pas de plus grand bonheur lorsque les amateurs curieux se collaient le nez sur la vitre, des minutes durant, pour apprécier l'objet donné à convoiter. Il se tenait au fond du magasin, faisant semblant de s'occuper, tout en guettant le chaland éventuel, lequel ne manquait pas de l'apercevoir. Monsieur Ferrati s'empressait alors de faire un sourire sirupeux qui s'éternisait sous sa fine moustache noire jusqu'à ce qu'il obtînt un sourire en retour, ou un hochement de tête, ou un haussement de sourcil qui aurait traduit le degré d'intérêt que l'admirateur avait pour le nouvel objet d'art. Car c'était bien d'art qu'il s'agissait. Pour rien au monde Monsieur Ferrati ne se serait laissé tenter par un achat qui, il en était sûr, aurait séduit immédiatement — l'occasion eût-elle été grande de faire une affaire — s'il n'avait été certain de la qualité de l'oeuvre. Il ne se serait laissé corrompre en aucun cas et il était fier d'être estimé dans sa petite ville poitevine où personne, jamais, n'aurait eu l'idée de se méfier de lui. Il arborait son intégrité comme une décoration.

C'était un petit homme au teint olivâtre, bien gominé, toujours fringant et désireux de plaire, et par surcroît, d'une politesse exquise, sinon appuyée. Il tenait, de ses ascendants napolitains, les gestes amples qu'il développait sous le nez de ses interlocuteurs, pour accompagner les démonstrations imagées qu'il donnait, quand il expliquait, avec force références artistiques et historiques, le pourquoi et le comment de la création de l'objet auquel ils avaient fait mine de s'intéresser. Il était prêt à répéter la même histoire mille fois, si mille clients avaient regardé l'oeuvre en question avec un peu d'insistance. C'est ainsi que, toujours à l'affût, Monsieur Ferrati avait remarqué que Dino Marin semblait très attiré par le portrait de femme qui trônait, bien à la vue.

« Entrera, n'entrera pas ? » murmurait-il entre ses dents en essayant de capter le regard du client. Mais Dino n'avait rien à faire du sourire obséquieux de l'antiquaire. Ce qu'il voulait, c'était contempler le portrait ; il s'y appliquait avec une attention toute particulière, le scrutait, en découvrait avec délectation tous les détails. Il le contemplait le matin quand il s'en allait. Il le contemplait le soir quand il revenait.

Ce manège durait depuis trois jours et Monsieur Ferrati n'en pouvait plus. Il décida qu'il sortirait sur le seuil de sa boutique le lendemain pour parler à l'admirateur de son tableau, ce qui n'était pas son habitude. Cette attitude de rabatteur lui aurait répugné en toute autre circonstance. Mais là, c'en était trop, vraiment. Tout juste si Dino Marin ne gênait pas, en empêchant les passants de s'arrêter pour contempler l'objet. Il en aurait même oublié l'heure, et sa station debout, immobile, en devenait presque inquiétante comme s'il était la victime d'un mystérieux magnétisme qui le retenait malgré lui.

Dino Marin ne se contentait pas de se laisser absorber par la fascination que ce portrait exerçait sur lui, il y pensait toute la journée, il y pensait le soir au moment du coucher et il avait de ce fait beaucoup de peine à s'endormir. Pire encore, il y rêvait la nuit, et l'émotion était si violente qu'il se réveillait en sursaut et passait des heures d'insomnie en ayant devant les yeux des images mentales obsédantes qui reconstruisaient incessamment le tableau, chaque coup de pinceau y étant à sa place, comme si Dino lui-même avait assisté au travail de l'artiste. Dino s'était bien arraché les yeux pour découvrir le nom du peintre qui aurait dû figurer dans un coin de la toile, comme il l'avait espéré, mais en vain. De signature, il n'y en avait aucune. Ce qui ajoutait au mystère. Sa femme, couchée à côté de lui se réveillait parfois, dérangée par les mouvements intempestifs de Dino qui se tournait et se retournait, puis se levait, puis se recouchait.

« Que se passe-t-il mon ami ? Tu es malade ? » lui demandait-elle, inquiète.

Il lui expliquait que tout allait bien, il s'excusait de l'avoir réveillée, mais il se gardait bien de lui préciser le motif de son agitation. Mélie Sun n'en demandait pas davantage.

Ce qui perturbait si fort ce pauvre Dino, ce n'était pas, à vrai dire, l'oeuvre elle-même, mais le sujet : la ressemblance qu'il trouvait entre son épouse et la femme du portrait. Cette ressemblance extraordinaire l'avait frappé dès l'abord, et plus il essayait de se persuader que ce ne devait être que pure coïncidence, plus il analysait les moindres détails de ses traits, de son expression, de son attitude, et plus il était convaincu que le modèle ne pouvait être que Mélie Sun, et elle seule. Cette idée n'était pas vraisemblable car le tableau semblait d'une facture ancienne, et Dino aurait bien voulu en avoir le coeur net, mais il hésitait à franchir la porte de la boutique. Il savait que le renseignement qu'il demanderait ne pourrait entraîner l'achat du tableau, le prix affiché étant prohibitif, et Dino, qui était un homme trop timide pour jamais oser sortir d'un magasin sans avoir acheté l'objet sur lequel il s'était renseigné, faute de moyens suffisants, fût mort de honte et de confusion si Monsieur Ferrati avait compris que Monsieur Marin, l'heureux époux de la très belle Madame Marin, avait des revenus étriqués. D'ailleurs à ce propos, Monsieur Ferrati s'était toujours étonné qu'une femme aussi magnifique se fût donnée en mariage à un homme très ordinaire, timoré de surcroît, au regard fuyant, au cheveu clairsemé, qui occupait un poste modeste à la mairie.

Il savait beaucoup de choses sur l'activité professionnelle de ses concitoyens et la hauteur de leur patrimoine, Monsieur Ferrati. Assurément, Monsieur Marin ne roulait pas sur l'or, et l'antiquaire avait bien compris les raisons qu'il avait de ne pas oser franchir sa porte. Mais le perspicace Monsieur Ferrati n'était pas aveugle non plus et il avait bien remarqué la ressemblance qui existait entre la superbe Mélie Sun et le portrait. C'est pourquoi il se disait que, s'il entrait en conversation avec Monsieur Marin, il serait peut-être en mesure de l'amener à acheter le tableau, en usant de son habileté commerciale et des ficelles qu'il tirait admirablement, pour forcer le client réticent à capituler.

 

La nuit se passa comme on l'imagine pour Monsieur Marin, et le matin, il se réveilla, épuisé, ayant laissé passer l'heure, et fort contrarié de savoir qu'il n'aurait pas le temps d'admirer le tableau. Il ne prit pas un instant pour avaler son café, omit de se raser, s'habilla en coup de vent, et, après avoir dégringolé l'escalier de son immeuble dont il habitait le cinquième étage sans ascenseur, il dévala la rue qui l'amenait à la place de la mairie.

En passant devant la vitrine des antiquités, il remarqua que Monsieur Ferrati était sur le pas de sa porte, et il se félicita de ne pas avoir à s'arrêter ce matin-là, car il n'aurait pas eu le coeur de devoir converser avec lui. Il lui était plusieurs fois arrivé que l'antiquaire engageât la conversation, quand il le croisait sur le trottoir en train de le balayer ou de laver sa devanture, et ses bavardages, qui n'en finissaient jamais, avaient fort contrarié Dino Marin qui n'avait pas su comment leur mettre un point final et qui avait regardé désespérément sa montre pour se rendre compte de combien de temps il s'était mis en retard pour assumer sa charge d'intérêt public, chose qu'il ne traitait jamais à la légère et à laquelle il se donnait quotidiennement avec beaucoup d'application. En croisant Monsieur Ferrati, il ne put tout de même pas s'exempter d'un « Bonjour monsieur » rapide, soucieux qu'il était de vouloir garder toujours de bonnes relations avec ses congénères. Éberlué, Monsieur Ferrati n'eut pas le temps de le saluer, si grande était la vitesse à laquelle son voisin passa devant lui, et, déçu de n'avoir pu faire l'article en jouant le harponneur, il en fut pour ses frais.

Toute la journée, Monsieur Marin s'efforça, avec beaucoup de peine, de se concentrer sur son travail. C'était bientôt le temps des élections régionales et il s'appliquait à enregistrer, sur son logiciel, le nom des électeurs, suivi de leur adresse, pour les reporter ensuite sur les registres appropriés qui recevraient les signatures.

Pendant ce temps, un homme bien habillé poussa la porte du magasin de Monsieur Ferrati. Il demandait à voir de plus près le tableau de la vitrine pour l'examiner et voulut savoir les renseignements qui l'éclaireraient sur son origine. Il resta longtemps à réfléchir. Il marchanda. Monsieur Ferrati, qui d'ordinaire laissait toujours une marge dans le prix, histoire de donner satisfaction aux acheteurs qui éprouvaient une jouissance non feinte quand on leur rabattait quelques dizaines d'euros, ou des centaines parfois lorsqu'il s'agissait d'un achat important et que Monsieur Ferrati, las de tergiverser, se laissait aller à une sorte d'impatience qui lui coûtait, certes, mais qui laissait toujours un bénéfice substantiel, ce jour-là donc, Monsieur Ferrati fut inflexible et ne retrancha pas un kopeck. Le monsieur n'en parut pas contrarié, il ne donna pas l'impression que l'intransigeance de l'antiquaire eût le moindre poids sur sa décision d'acheter ou non l'objet, mais il se contenta de dire qu'il aviserait et qu'il reviendrait bientôt pour conclure l'affaire. Monsieur Ferrati aurait dû jubiler de savoir que bientôt la vente serait faite, et ce, à son avantage. Il en fut tout contrarié. Il pensa à Monsieur Marin et décida que, comme il n'était pas trop tard, il était bien déterminé à le saisir au vol à la fin de l'après-midi quand il repasserait.

Comme il ne voulait pas le manquer, Monsieur Ferrati resta collé contre la porte vitrée de sa boutique, à guetter. Il sortait parfois dans la rue pour la scruter, aussi loin que le portait son regard, jusqu'au bout, là où elle débouchait sur la place, Il ne manquerait pas de voir si Monsieur Marin arrivait. Mais il ne pouvait pas rester longtemps à faire ainsi le guet, car le froid de l'hiver naissant se faisait sentir, et il rentrait dans son magasin, avec la peur au ventre que quelque fâcheux eût l'idée de vouloir acheter une marchandise, ce qui l'aurait forcé à quitter son poste d'observation, à zyeuter, et il aurait dû renoncer à faire la démarche qu'il s'était imposée.

En affaires, on ne fait pas de sentiment. Monsieur Ferrati se surprit à s'entendre murmurer l'adage dont il était un ferme adepte, et à prendre conscience qu'il se laissait aller à une sensiblerie bien curieuse. Il se demanda pourquoi il se donnait tant de mal pour Monsieur Marin, qui ne lui avait jamais rien acheté, qui était le plus souvent d'une humeur maussade, et qu'il voyait très nettement s'impatienter quand il lui faisait la conversation. Alors quoi ? S'il se posait la question, c'était bien pour se donner le change, pour se duper lui-même. Peut-être s'avouait-il mollement, retenu par un certain amour-propre, que c'était parce que Mélie Sun était sa femme. Et que Mélie Sun, c'était quelqu'un. Il imagina le plaisir qu'il aurait de savoir que Mélie Sun pourrait posséder un tableau venant de lui, mais peut-être surtout caressait-il l'espoir qu'elle franchirait le seuil de sa boutique pour venir voir l'objet, si d'aventure son mari décidait de se l'offrir. Ce dernier ne pourrait décidément pas engager une telle dépense sans en parler à son épouse et elle lui proposerait à coup sûr de connaître l'objet du désir avant d'engager toute transaction.

Aucun client ne dérangea Monsieur Ferrati toujours aux aguets, et il se précipita dans la rue lorsqu'il aperçut son voisin qui approchait. Monsieur Marin tiqua, mais pouvait-il se décider à autre chose qu'à faire bonne figure ? Ce qui l'énervait par dessus tout, c'était de ne pouvoir donner libre cours à son moment préféré, celui de la contemplation du tableau, comme il y songeait depuis des heures, d'autant plus qu'il n'avait pu s'en délecter le matin.

« Pardonnez-moi, Monsieur Marin, de vous interpeller ainsi dans la rue », dit Monsieur Ferrati tout excité, avec son léger accent de Naples dont il était très fier, et dont il n'avait jamais voulu se départir malgré le fait qu'il était né en France, ayant toujours voulu conserver fidèlement l'inflexion de la voix de sa mère. « Monsieur, je vous en prie, insista-t-il, pardonnez-moi, mais j'ai quelque chose qu'il faut que je vous dise et qui ne peut attendre. »

Monsieur Marin, tellement imprégné de la pensée qui le liait au tableau, devina de quoi Monsieur Ferrati allait lui parler, il lui était venu aussi à l'idée que ses stations répétées devant chez lui n'avaient pas échappé au regard inquisiteur et il s'attendait à souffrir le martyre.

« Monsieur, reprit l'antiquaire, contrit de voir la mine défaite de Monsieur Marin, si vous pouvez m'accorder quelques minutes, je vous supplie de me suivre à l'intérieur. Nous serons mieux pour parler.

Mais, je vous en prie, je vous suis, répondit poliment Monsieur Marin.

Comme il y avait un précieux salon Louis XV en exposition, Monsieur Marin s'assit sur l'un des fauteuils ainsi que son interlocuteur l'en priait — n'était-ce pas une marque de déférence, de confiance même ? Dino Marin en fut flatté.

« Je ne vous apprendrai pas, Monsieur Marin, que je vous ai aperçu plusieurs fois admirant mon beau portrait de femme. »

Monsieur Marin acquiesça d'un hochement de tête. Monsieur Ferrati continua.

« Monsieur Marin, Je ne saurais vous dire le plaisir que vous me faites lorsque vous appréciez les belles choses que j'ai choisies avec soin et amore... amore, et que vous les regardez dans ma vitrine. Mais ce portrait, Monsieur Marin, ce portrait est exceptionnel.

Il l'est, soupira le pauvre Dino accablé.

Venons au fait, Monsieur Marin, vous rêvez de le posséder.

Peut-être, murmura Dino, acculé dans ses derniers retranchements. Peut-être.

Je devine que le prix vous rebute, Signore Marini.

Marin, Marin, corrigea nerveusement Dino qui supporta mal l'allusion pécuniaire.

Scusi ! Marin. Monsieur Marin, je vous trouve très sympathique.

Dino fut bien gêné et ne fit aucun commentaire devant la remarque qui n'admettait pas la réciproque.

J'aurais bien une proposition à vous faire, Monsieur Marin, au cas où l'achat de cette oeuvre d'art vous intéresserait. Car j'ai bien peur qu'elle vous intéresse, Monsieur Marin.

Ayez peur, ayez peur, ne put s'empêcher de répliquer Dino que la situation commençait à amuser malgré le fait qu'il était attristé de reconnaître qu'il dirait bientôt à ce marchand de tapis qu'il n'acquerrait pas le tableau, et que ce dernier comprendrait pourquoi.

Ah ! Ah ! Monsieur Marin ! Je vois que vous aimez la plaisanterie. Je vous croyais très froid, Monsieur Marin, mais je me trompais, Monsieur Marin, je me trompais. »

Dino commençait à s'impatienter mais il craignait de vexer le marchand.

Vous avez deviné : le prix me semble trop élevé.

Il vous semble, Monsieur Marin, il vous semble. Mais je peux vous assurer qu'il est en rapport avec le tableau. Un tableau inestimable.

Que vous avez bien estimé, je vous l'accorde. Mais vous avez mal interprété mes paroles. Le prix que vous en demandez, s'il correspond à la valeur du tableau, ne correspond pas, pour moi, au prix que je veux mettre à l'achat de quelque oeuvre d'art que ce soit, expliqua le fonctionnaire peu argenté, et cela sur un ton qui ne voulait pas admettre de réplique.

Je comprends, je comprends, répondit Monsieur Ferrati, dubitatif. Mais je peux vous faire quelques facilités de paiement.

Une lueur imperceptible et involontaire brilla dans l'oeil de Dino, ce qui n'échappa pas à celui très exercé du marchand ; avant qu'elle ne s'éteignît, et que le futur acheteur n'eût le temps de la réflexion, l'habile homme, qui était sûr maintenant que l'affaire était faite, reprit vivement :

Monsieur Marin, vous pourrez payer à tempérament si vous le désirez, et je n'appliquerai pas le taux de l'usure. Taux zéro pour cent, sur trois ans. Qu'en dites-vous ?

Monsieur Marin, éberlué, hésita.

J'ajouterai, continua l'antiquaire, que je ne pourrai pas attendre. J'ai un acheteur pour ce tableau. Il doit venir demain. Je ne peux pas me permettre d'en manquer la vente. Je ne vous mens pas, Monsieur Marin. Demandez autour de vous. Tout le monde connaît ma probité.

Vous me prenez tellement au dépourvu, répondit Dino que l'on sentait confusément s'affoler, et qui regretta aussitôt d'avoir laissé entrevoir sa faiblesse.

Que la signora vienne donc l'admirer, tenta le marchand qui n'était pas sans savoir qu'il prenait un risque énorme qui pouvait faire capoter la transaction dans le cas où Mélie Sun y mettrait le nez, mais son désir était si grand de la voir de près, et de lui parler, qu'il tenta la chose.

Non, non... Si je le prends, ce sera pour faire une surprise à ma femme.

Vous le prenez donc. Topez-là. Concluons l'affaire. »

Marin crut un instant qu'il était sur le marché aux bestiaux et que le maquignon l'avait emberlificoté. Il craignit que la denture du cheval ne fût pas à la hauteur du prix demandé. Comment savoir ?

« Pourriez-vous m'en dire un peu plus sur le tableau ? demanda-t-il, histoire de faire figure d'un acheteur responsable.

Normal qu'il voulût savoir ce qui pouvait en faire la valeur. Mais sa décision, déjà, était prise.

L'oeuvre n'est pas signée comme vous avez pu le voir, mais elle est de l'École Italienne de la Renaissance. Le travail a été dirigé sans aucun doute ce que je vous garantis par un grand maître du Quattrocento dont vous reconnaissez les règles picturales, j'en suis sûr : la composition géométrique dans laquelle s'insère le tableau, la mise en perspective, au milieu, la ligne horizontale de la table qui se prolonge par la taille de la jeune femme, le rayon de soleil, oblique, qui part de la fenêtre et suit le mouvement du bras, et la lumière, ah ! la lumière qui tombe doucement sur les reliefs en clair-obscur, la présence des miroirs, les natures mortes disposées...

Oui, je vois tout cela, coupa Dino Marin, qui n'avait maintenant plus qu'un seul désir : qu'on en finisse avec les palabres, qu'il signe ses chèques — Monsieur Marin ayant toujours sur lui son chéquier au cas où — qu'on emballe le tableau, et qu'il l'emporte sous le bras.

Monsieur Marin signa donc douze chèques que l'antiquaire lui promit de déposer à la banque, successivement, l'un après l'autre, tous les trois mois.

Dino, Dino... murmura le vendeur pendant que son client s'appliquait à écrire.

Marin, un court instant, crut à une familiarité

— Dino, c'est un prénom italien n'est-ce pas ? N'aurions-nous pas une origine commune ?

Pas du tout ! s'empressa de répondre le Dino en question. Je ne vous cacherai rien : mon parrain n'aimait pas son prénom Odin, il en a fait un anagramme pour son filleul que je suis.

Ah ! Signore, les anagrammes recèlent souvent un sens caché. S'il vous avait appelé Dion, vous auriez peut-être fait carrière dans le music-hall, osa monsieur Ferrati, mais il cessa aussitôt de plaisanter quand il vit le regard sombre de son acheteur. »

Monsieur Marin aurait dû être heureux d'avoir en main, enfin, le portrait qui le faisait tant vibrer. En fait, il frissonnait en se sentant terriblement coupable de s'être laissé emporter par sa passion. Il était d'ordinaire si économe pourtant, ayant toujours peur du lendemain. « On n'est jamais à l'abri de rien, pensait-il, même en étant fonctionnaire. Les gens croient que c'est gagné quand on entre dans la fonction publique. Que nenni ! » Dino Marin avait peur des restructurations du système qui risqueraient de supprimer son poste, il se voyait déjà affecté dans un service impossible, loin de sa ville, et il lui faudrait l'accepter. Cela le couperait de son monde familier. Cela entraînerait des frais considérables. Et lui venait, malgré ses angoisses, malgré l'incertitude du lendemain, il venait de s'engager dans une voie effroyable qu'il avait toujours honnie, la voie du crédit. Il se voyait déjà pousser la porte du Crédit municipal, celle qui jouxtait la porte de son bureau, mettant un à un ses biens en gages, demandant quelque menue monnaie pour joindre les deux bouts. Grands Dieux ! Il irait au Mont-de-Piété, pire encore, chez ma tante ! Quelle déchéance ! Ses collègues se moqueraient. Dur dur de perdre la face.

 

Dino Marin gravissait lourdement l'escalier de sa maison, chargé de son fardeau, et ses pensées lugubres roulaient dedans sa tête. Il ouvrit sans faire de bruit la porte de son appartement. Il entendit sa femme lui crier : « C'est toi, mon ami ? » Il pensa : « Quelle question stupide ! » et puis : « Qu'a-t-elle à m'appeler toujours son ami ?” Et pourtant comme il l'aimait, sa femme ! L'avait-elle jamais contrarié ?

Dino hésita à déballer le tableau et à le montrer à Mélie Sun. L'affaire était considérable et il voulait prendre les précautions nécessaires pour que sa présentation ne fût point ordinaire. Il faudrait y mettre quelque éclat pour forcer l'enthousiasme de la jeune femme, lui coupant de ce fait toute possibilité de se plaindre au sujet de son prix, si jamais elle voulait le connaître. Il attendrait le samedi suivant, quand il serait seul, pour faire une jolie mise en scène. Il le rangea soigneusement dans un des placards du vestibule, celui où sa femme ne mettait que rarement le nez.

« Mais que fais-tu donc, mon ami ? On t'attend ! Gaston est ici. Viens !

J'arrive ! répondit Dino. »

Il était un peu contrarié par la visite de son collègue de travail. Il aurait voulu se consacrer entièrement à ses réflexions après l'émotion qu'il venait de vivre. Encore heureux que Gaston ne se fût pas précipité à l'entrée quand Dino était arrivé, il eût découvert le pot aux roses et la surprise eût été gâchée. Il passa à la salle de bains pour éponger son front brûlant et se composa un visage avant d'entrer au salon.

« Surprise ! s'exclama Gaston quand il vit Dino.

Tu ne m'avais pas dit que tu viendrais à la maison, je t'ai quitté il y a une heure à peine !

Vois comme Gaston est gentil. Il a apporté une bouteille de champagne pour ton anniversaire, lui dit Mélie Sun en l'embrassant.

Buvons à ta santé, vieux frère ! s'écria Gaston joyeusement.

Dino crut un instant qu'ils allaient chanter Happy Birthday, mais non. Mélie Sun savait qu'il n'aimait pas les enfantillages. Il sortit la bouteille du seau à glace et se mit en devoir de la déboucher. Il le fit avec les précautions nécessaires et remplit les flûtes que Mélie Sun avait préparées. Dino n'aimait pas trop que son ami — il le considérait comme tel depuis quinze ans qu'ils travaillaient ensemble — rendît visite à Mélie Sun en son absence. Il fut un peu contrarié de voir qu'ils avaient manigancé cette rencontre à son insu. Il n'appréciait pas beaucoup les surprises organisées pour lui, mais il s'efforça d'esquisser un sourire et il remercia Gaston, aussi chaleureusement qu'il le put.

La conversation roula sur des banalités. Dino avait de la peine à se concentrer et le temps lui semblait long. Il aspirait à se retrouver seul avec ses pensées qui, il le savait, seraient un curieux mélange de plaisir et de crainte. Gaston remarqua son inquiétude et la mit sur le compte de la fatigue. Dino ne faisait que répondre par monosyllabes, et sa femme et son ami se jetaient des regards étonnés. Ils savaient que Dino n'était certes pas loquace mais ils regrettaient qu'il ne fît aucun effort pour rendre sa compagnie agréable. Gaston se mit à présenter le projet du voyage qu'il allait entreprendre aux prochaines vacances. Il irait en Anatolie. Il commença à parler du pays, il aimait bien étaler son savoir. La conversation s'éternisait. Dino était mal à l'aise.

« N'auriez-vous pas un atlas, que je vous montre le périple que j'ai organisé ? »

Mélie Sun se leva et marcha en direction du vestibule, vers le placard où était rangé le livre en question.

Une pensée fulgurante traversa l'esprit de Dino. Mon Dieu ! Le placard !

C'est alors qu'on entendit un grand cri. Dino se leva et s'effondra de toute sa hauteur. Sa tête heurta sa flûte de champagne et les éclats de cristal se fichèrent dans sa chair. Les jets de sang impressionnèrent. On appela une ambulance.

 

Le médecin qui examina et pansa le blessé rassura vite Mélie Sun et Gaston qui avaient accompagné Dino aux urgences de l'hôpital.

« Ce ne sera rien, leur dit-il. Il a repris ses esprits. Les coupures sont superficielles. Son malaise est probablement dû au surmenage. Il sera sur pied demain. Il faudra cependant qu'il se surveille. »

Gaston pensa que Dino était bien loin du burn out. Ils avaient du travail à la mairie, mais pas trop. Ils ramenèrent Dino chez lui. Ils le mirent au lit et le bordèrent en lui prodiguant des paroles encourageantes. Dino se sentit humilié. Il les remercia.

 

Le lendemain matin, après une nuit tourmentée, Dino passa devant l'antiquaire qui aurait bien voulu savoir des choses au sujet de la réaction de Mélie Sun, si elle avait aimé le tableau que son mari lui avait offert. Monsieur Ferrati ne put qu'être bouleversé quand il aperçut la tête de son client. Elle disparaissait sous un bandage, le visage écorché ne laissait voir que des pansements rougis.

« O Madre de Dio ! Elle l'a battu », murmura-t-il avec horreur.

Et il se sentit un peu coupable.

Comme il s'était promis de le faire, Dino attendit patiemment le samedi pour élaborer sa stratégie concernant l'installation du tableau. Mélie Sun s'absentait tous les samedis pour rendre visite à ses deux soeurs qui étaient célibataires et qui, assurait-elle, la recevaient avec plaisir. Dino n'était jamais convié, ce qui lui convenait. Le samedi était à lui tout seul et il jouissait de cette liberté hebdomadaire d'autant plus qu'elle ne s'éternisait pas. Il n'aurait pu se passer de Mélie Sun plus longtemps. C'était une preuve de confiance qu'ils s'accordaient l'un à l'autre, et leurs retrouvailles du dimanche avaient une ferveur érotique renouvelée. Mélie Sun y pourvoyait.

Dino sortit pour faire les courses nécessaires. Il acheta une perceuse adéquate, de grosses vis, deux projecteurs accompagnés de leur appareillage, et, aussitôt muni de son attirail, il se mit au travail. Cela lui prit la journée. Quand il eut fini, et qu'il eut accroché solidement le tableau sur le mur du salon, il se mit à jouer à allumer et à éteindre les projecteurs qui jetaient leurs feux dirigés sur le portrait. L'effet était des plus heureux. Le tableau, à chaque fois éclairé, lui donnait un coup au coeur, délicieux. Dino fut content de lui. Il ne lui restait plus qu'à affronter, le lendemain, à l'instant ultime, le regard de Mélie Sun. Les efforts qu'il avait déployés avaient atténué son angoisse. Il était confiant.

 

Lorsque Mélie Sun revint dans la matinée du dimanche, elle remarqua que son époux avait une attitude particulièrement attentionnée, voire enjouée, comme du temps où il lui faisait la cour. Elle en fut toute contente, émue même, et se rappela l'époque heureuse où tout n'était que prévenances, galanteries et plaisirs. Si elle avait eu un esprit retors, elle aurait pensé que Dino préparait quelque chose à lui dire, de difficilement acceptable, comme de lui faire part d'une demande incongrue, ou de se faire pardonner une indélicatesse, mais Mélie Sun, qui était sans détour, songea que la conduite de Dino voulait atténuer la crainte qu'elle avait eue de le voir si fatigué l'avant-veille, ou lui prouver l'immense joie de la retrouver après son escapade du samedi.

Lorsqu'elle pénétra dans le salon, son étonnement fut à son comble à la vue du tableau qui lui faisait face. Elle se retint de pousser un cri de stupeur. Dino, qui l'observait avec une attention particulière, pour décrypter les signes de son étonnement, se retint de rien dire. Mélie Sun s'assit sur le canapé, en bonne place, en face du portrait, afin de contempler l'oeuvre tout à son aise. Comme elle ne pipait mot et se contentait de regarder, Dino s'impatienta et l'interrogea tout de go.

« Ma chère Mélie, dit-il, que penses-tu de mon acquisition ?

C'est très beau, répondit-elle, laconique.

Mais encore. Ne remarques-tu rien ? ajouta-t-il, impatient de connaître son sentiment, après un silence qui n'en finissait pas.

Ce portrait me ressemble.

À un point... ! soupira-t-il.

Ainsi, l'original ne te suffisait-il pas ? ironisa-t-elle gentiment.

Je n'ai pas pu résister.

Ma foi, tu as bien fait, dit-elle calmement, si cela te plaît.

Dino aurait dû être satisfait de la réaction de sa femme. Il la sentait contente qu'il se fût fait plaisir, et surtout, elle n'avait fait aucune allusion au coût faramineux de la toile, qu'elle devait deviner, forcément. Il se surprit à être frustré qu'elle ne demandât pas plus d'explications au sujet de cette acquisition si peu ordinaire, mais il n'insista pas et dut se contenter de s'asseoir près d'elle sur le canapé. Ils contemplèrent longtemps le tableau de concert et jouirent de son charme.

 

La jeune femme du portrait était d'une beauté peu commune. Ses yeux, peints avec un art accompli, semblaient s'animer au point qu'ils se fixaient sur le couple avec insistance, comme s'ils s'étaient mis à l'épier, à l'interroger même, ce qui donnait l'impression étrange que le personnage était bien vivant et considérait lui-même les observateurs. On saisissait par moments un vague sourire qui s'évanouissait puis revenait derechef si d'aventure on avait posé le regard sur un autre point du tableau. La peau était laiteuse et on aurait eu fort à parier qu'elle était aussi douce que celle de Mélie Sun, tant le grain que rendait la surface finement grenue de la toile était délicat et régulier, et la carnation, rendue par l'habile mélange de couleurs, transparente. La chevelure cuivrée tombait en cascade savante sur les épaules dénudées. Le vêtement aux différentes nuances de rouge, selon qu'il était éclairé ou non, seyait à merveille. Le personnage se tenait debout près d'une table recouverte d'un tapis de velours émeraude qui retombait sur les côtés en plis harmonieux rehaussés de broderies d'or et de glands précieux, tels que surent si bien les tisser les tapissiers flamands. Sur cette table étaient posés la clepsydre et le globe terrestre pour donner la mesure du temps et de l'espace, cadres finis de la vie humaine. Derrière le personnage et disposée en trois-quarts profil, une grande psyché reflétait en abyme, grâce à un autre miroir que l'on devinait lui faire face mais caché à la vue, le corps de l'inconnue, alternativement de demi-profil dos puis de demi-profil face, et cela à l'infini, tout au moins c'est l'impression que donnait l'effet qu'avait su si bien traduire l'artiste. C'était un tour de force, et le regard du spectateur devenait vertige s'il s'y attardait, lorsqu'il tentait d'en découvrir le secret. Tant de détails, tous plus curieux et plus extraordinaires les uns que les autres retenaient si bien l'attention, qu'il était naturel de se laisser prendre à les admirer, à s'extasier même ; en outre on ne pouvait se soustraire à l'envie d'en comprendre la génèse et l'exécution.

Dino et Mélie Sun restèrent ainsi longtemps, assis côte à côte, sachant que le bonheur qu'ils éprouvaient à la vue du tableau ne s'épuiserait jamais.

 

L'habitude les prit de s'installer devant lui chaque soir, après que Dino fut revenu de son travail. Parfois un sentiment de tendresse très fort les unissaient. Ils se prenaient la main, émus et ravis, jusqu'à y ressentir les pulsations de leurs coeurs battant à l'unisson. Seul le samedi laissait Dino dans la solitude. Il en fut contrarié, allez savoir pourquoi, et il devint de plus en plus nerveux au fil du temps.

Un soir, alors que le bonheur semblait devoir régner à jamais dans le foyer tranquille, un malencontreux incident fut le début d'un drame dans lequel Dino Marin allait s'enfermer, pour son malheur et celui de Mélie Sun. Pourquoi l'ombre du Malin avait-il choisi ce havre d'entente et de douceur pour y fondre et y poser sa main griffue qui devait s'insinuer dans les chairs et les coeurs ? Nul n'aurait su le dire. Il suffit qu'un poison, que l'on nommera doute ou fièvre délirante, s'abattît soudain, sans crier gare, sur le pauvre Dino, qui n'en sut jamais trouver l'antidote.

Tu brûles de connaître, cher lecteur, l'instant fatal qui fit basculer le destin de nos deux héros. Je vais m'appliquer à t'en conter l'occurrence, avec autant de vérité et d'impartialité qu'il m'est possible.

Or donc, un soir que Dino et Mélie Sun prenaient leur moment de plaisir à plonger ensemble dans la beauté mystérieuse du chef-d'oeuvre qui ne cessait de les surprendre et de leur prodiguer ses délices, Dino, malencontreusement, laissa échapper une petite cerise qu'il avait saisie, d'un geste maladroit, de la coupe remplie dont il dégustait le contenu en savourant les fruits croquants, et parfumés, et colorés comme l'étaient les lèvres vermeilles de Mélie Sun. La coquine petite drupe ne se laissa pas rattraper à temps et alla rouler dans un coin du salon, importunant de ce fait Dino qui se décida à la récupérer, malgré le dérangement que lui procura cette initiative, arraché qu'il était à sa jouissance quotidienne. Un homme négligent eût laissé courir, se disant que son épouse ferait place nette lors du prochain ménage, mais l'idée que la petite cerise allait pourrir tranquillement, si l'on ne s'occupait pas d'elle avant longtemps, fut insupportable à Dino. Lorsqu'il s'approcha du fruit rebelle qui avait roulé jusqu'à l'angle du coin, et qu'il voulut s'en saisir, Mélie poussa un soupir, allez savoir pourquoi, ce qui eut pour effet de faire tourner la tête de Dino curieux de voir ce qui se passait. Son regard se posa par un pur hasard sur la toile qu'il voyait maintenant de biais, presque de profil, et le choc qu'il ressentit, en l'apercevant de ce point de vue nouveau, fut indescriptible. Une anamorphose se révélait. Le portrait n'était plus celui qui lui était devenu familier. C'était une sorte d'image à la fois complètement déformée mais obéissant toutefois à des règles parfaitement intelligibles bien qu'elles fussent incohérentes dans ce qu'elles voulaient représenter. L'art consommé du peintre eût forcé l'émerveillement de quiconque. La jeune femme si belle que Dino connaissait, était devenue une créature à demi-serpentine dont la queue était formée d'écailles que donnait l'illusion des reflets multipliés des miroirs. Le visage, bien qu'il gardât une certaine beauté, avait une expression inquiétante tant les éclairs que lançaient les yeux semblaient vouloir foudroyer celui qui le regardait. La fenêtre s'était muée en une fontaine d'où jaillissait une onde bleutée, remplaçant de ce fait les rayons de lumière. Les murs et la table avaient disparu et l'on était maintenant dans un coin de nature où semblaient évoluer deux nymphes évanescentes qui dansaient, gracieuses, autour du personnage mi-femme mi-bête qui fascinait Dino.

« Mélusine, murmura-t-il, Mélusine, est-ce toi ? » Ce faisant, il tourna le regard vers Mélie Sun qui, toujours assise sur le canapé, le regarda, médusée. Elle crut à un moment de folie.

Qu'as-tu donc, mon ami ? lui demanda-t-elle, mais elle comprit qu'il était incapable de s'expliquer. Le choc qu'il avait ressenti ayant anéanti toute pensée logique.

Mélie Sun, Mélusine*...

Il se rappela la réflexion de l'antiquaire : Les anagrammes recèlent souvent un sens caché.

Il se tut pour réfléchir à nouveau, puis il cria à Mélie Sun :

Je sais, je sais maintenant pourquoi tu ne pouvais échapper à ton destin, créature immortelle !

Que veux-tu dire ? murmura Mélie Sun, bouleversée.

Si tu cherchais ton Raimondin* dont la dépouille mortelle a dû depuis des lustres disparaître en poussière, Fée traîtresse, tu l'as trouvé en Dino Marin.

Que dis-tu là ? interrogea à nouveau Mélie Sun qui se rendait compte avec horreur que son époux perdait l'esprit.

Aaaaaah ! Aaaaaah ! continua-t-il, maintenant couché à terre dans le coin de la pièce, les yeux toujours rivés sur le tableau qui lui avait révélé son autre vérité.

Raimondin, Dino Marin... Raimondin, Dino Marin... J'ai compris, perverse. J'ai compris pourquoi tu m'as choisi. Ne faut-il pas qu'au fil des siècles tu trouves pour compagnon un Raimondin, fût-ce un Dino Marin ? Ah, Mélusine ! Qu'importe qu'il soit laid ! Qu'importe qu'il soit borné ! Qu'importe qu'il soit petit ! Qu'importe qu'il me ressemble ! Personne d'autre que moi n'aurait pu faire l'affaire ! Tu me disais que tu m'aimais. Fadaises ! Tu t'es accrochée à moi pour perdurer. N'y avait-il aucun autre anagramme de Raimondin de par le monde pour que tu lui fasses son affaire ? Non ? Personne d'autre de par le monde ! Je sais maintenant ce qui se passe dans ton corps quand tu t'en vas. Qui donc ignore que le samedi est le jour maudit de Mélusine ? Mélusine ! Tu reprends ta forme primitive de reptile repoussant et tu te caches aux yeux de tous qui t'abhorreraient s'ils connaissaient ton secret. Mélior et Palestine ! Ne sont-ce pas les fées qui t'accompagnent à la Font de Sé, la Fontaine de soif ? Tes soeurs ? Tes prétendues soeurs, oui ! Ah ! Que de mensonges depuis le jour où je t'ai connue ! Faut-il que je te haïsse aujourd'hui après t'avoir tant aimée !

Mon pauvre ami, mon cher ami, murmura Mélie Sun complètement désemparée, anéantie par la tournure que prenaient les événements.

Elle se décida à téléphoner à Gaston qui lui serait de bon conseil. Il arriva, trop content de rendre service à Mélie Sun et de mériter sa confiance.

Le pseudo-Raimondin s'était lové, tout recroquevillé, dans son coin. On eût dit que son corps avait diminué de moitié, si grand était son désir de disparaître aux yeux de sa femme.

En deux mots, Mélie résuma l'affaire.

« Es-tu donc Mélusine ? l'interrogea Gaston. »

Mélie Sun fit mine de tomber des nues quand elle entendit cette ineptie. Elle dut nier. Gaston se mit en devoir de faire entendre raison à l'insensé dont le corps se rétrécissait et se desséchait à vue d'oeil jusqu'à devenir une sorte de cafard aux élytres noires qui craquaient à chaque centimètre perdu. Mélie Sun ne put s'empêcher de songer à la Métamorphose kafkaïenne. Elle se frotta les yeux pour y voir plus clair. Non, elle rêvait. Ce n'était pas possible. L'histoire terrible que lui avait racontée Dino l'avait ébranlée. Une chose était réelle : Dino ne voulait pas sortir de son coin dont il épousait les angles droits avec une plasticité étonnante.

« Si tu ne sors pas d'ici, lui ordonna Gaston, nous serons obligés d'appeler les secours psychiatriques. »

Mais lui et Mélie Sun hésitaient à employer les grands moyens et ils restèrent toute la nuit à le veiller. Ils ne jetèrent aucun regard au tableau en oblique, croyant qu'il n'était pas nécessaire de donner du crédit aux élucubrations vociférées par Dino qui les suppliait, mais sans succès, de se rendre compte par eux-mêmes de ce qu'ils pouvaient constater si facilement. Ils ne tournèrent jamais la tête. La fureur de Dino augmentait d'autant plus qu'ils avaient, sous le nez, la preuve qu'il ne mentait pas.

Au petit matin, après une nuit sans sommeil, Dino demanda :

« Quel jour sommes-nous, Mélie ?

Nous sommes samedi, répondit-elle.

Dino, ébaubi, la regarda en s'exclamant :

Samedi ? Et tu es là ? Est-ce possible ? Tu es là ! Est-ce possible ?

Gaston murmura tout doucement dans le cou de Mélie Sun, sans que Dino pût l'entendre :

Tu te trompes Mélie, nous sommes vendredi.

Quelle importance cela a-t-il ? murmura-t-elle à son tour. »

Dino, lui, aurait su.

 

 *La fée Mélusine et son mari Raimondin

>> Mélusine (fée) — Wikipédia

>> Anamorphose — Wikipédia

 

>> CONTES, NOUVELLES ET POÉSIES DE MAMIEHIOU

 

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11 juillet 2015 6 11 /07 /juillet /2015 13:57

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Scène de la vie ordinaire

 

Anaëlle et Léon

 

Léon— Oui, je sais, tu as toujours raison !

Anaëlle— Mais regarde. Tu veux mettre ton carton dans ce placard étroit et tu le tiens de telle sorte qu'il ne pourra pas rentrer. Voyons ! Présente-le donc verticalement et le plus petit côté d'abord. Tu arrives à me donner le vertige à te voir tout ce temps juché sur l'escabeau.

Léon— Ouais !

Anaëlle— Tu vois, il est rentré sans problème.

Léon— Ouais !

Anaëlle— N'avais-je pas raison ?

Léon— Ouais, tu avais raison, comme toujours ! C'est ce que tu crois, Anaëlle.

Anaëlle— Et pourquoi ne réfléchis-tu pas avant de faire quelque chose ?

Léon— Arrête ! Tu veux bien ? J'aimerais réfléchir si tu m'en donnais le temps.

Anaëlle— Je te donne des conseils et ça ne te plaît pas. Je veux simplement te rendre service.

Léon— Bon, tu m'as rendu service. Ça suffit.

Anaëlle— Et tu ne me dis jamais merci.

Léon— Ça va Anaëlle, merci !

Anaëlle— Comme j'aimerais que tu sois autonome... et responsable ; je ne serais pas toujours aux aguets.

Léon— Tu crois que tu as raison de toujours épier ce que je fais, et moi, je sais que tu as tort. Je ne suis plus un enfant. Il est temps que tu me laisses penser et agir par moi-même.

Anaëlle— Je vois que tu fais la tête. C'est un comble !

Léon— Parfois, j'aimerais que tu ne m'aides pas.

Anaëlle— Tu es injuste. Tu serais resté une heure à tourner et retourner le carton dans tous les sens. Tu te serais énervé. Tu n'aurais pas compris qu'il fallait le présenter verticalement pour qu'il rentre dans son logement.

Léon— Dis-moi carrément que je suis stupide.

Anaëlle— Je ne dirais pas cela. Je sais bien que tu n'as jamais été bon en géométrie, en géométrie dans l'espace, qui plus est.

Léon— Écoute, ce n'est pas à mon âge que je vais m'améliorer, et ce n'est pas la première fois que tu me fais cette remarque. Si tu me laissais agir seul, je suis sûr que j'arriverais à mes fins.

Anaëlle— Quand tu as vu qu'engager le carton comme tu le faisais, ça ne marchait pas, au lieu de t'obstiner, tu aurais pu le tourner d'un autre côté. Tu pourrais quand même faire un effort.

Léon— Ce n'est pas la peine de me seriner que je mets plus longtemps que toi à faire les choses.

Anaëlle— Les choses simples, reconnais-le.

Léon— On ne va pas en parler toute la journée. Passons à autre chose.

Anaëlle— À une autre chose simple, tu veux dire. Eh bien, tu pourrais maintenant ranger l'escabeau dans la loggia.

Léon— Bien.

Anaëlle— Tu n'allais pas le laisser là. Je suis sûre que tu l'aurais oublié et il aurait gêné le passage.

Léon— Je vais le ranger.

Anaëlle—Fais attention aux lampes, Léon, tu risques de les heurter avec l'escabeau.

Léon— Ah, je sais bien qu'il y a des lampes, ce n'est pas la peine de me le dire.

Anaëlle— Je préfère t'avertir avant que le mal ne soit fait. Tu m'en as cassé deux la semaine dernière.

Léon— Mais je le sais maintenant ; je fais attention.

Anaëlle— Regarde comme tu mets l'escabeau ! On ne pourra plus passer pour étendre le linge.

Léon— C'est la loggia qui est trop petite.

Anaëlle— Mais si tu glisses l'escabeau au fond, il ne gênera pas.

Léon— Je sais, je sais, tu as toujours raison.

Anaëlle— Use your head !

Léon— Qu'est-ce que tu marmottes, je n'y comprends rien.

Anaëlle— Utilise tes neurones !

Léon— Je ne dois pas en avoir autant que toi. C'est ce que tu insinues ?

Anaëlle— Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit ; mais j'aimerais que tu regardes avec un peu plus d'attention le monde qui t'entoure. Tu aurais plus de prise sur lui.

Léon— Nul besoin que je le fasse puisque tu le fais pour moi. Tu vois, je me plie à ton autorité, avec une parfaite docilité, reconnais-le.

Anaëlle— Cesse tes sarcasmes. Je ne serai peut-être pas toujours là.

Léon— Je me retiens de te dire ce que je pense.

Anaëlle— Ne t'inquiète pas, mon chéri, je ne te quitterai pas. Tant que je serai en ce monde je resterai prête à te porter secours. Mais qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi mets-tu l'escabeau près de la fenêtre ? Elle est ouverte ! Fais attention ! Tu n'as pas besoin d'y grimper dessus ! Attention Léon ! Tu vas tomber Léon ! Attention !

Léon— No te preocupes !

Anaëlle— Léon ! Léon !

Léon— Là, tu n'as pas raison de crier, Anaëlle. Je veux simplement enlever une toile d'araignée. Qu'est-ce que tu crois ?

Anaëlle— Je crois que je ne peux pas te laisser une minute sans surveillance.

Léon— Et si je faisais tout cela pour que tu t'occupes de moi, Anaëlle, et pour mesurer à quel point tu m'aimes ?

Anaëlle— Ma parole, je croyais que tu ne voulais plus que je t'aide en quoi que ce soit !

Léon— Bien au contraire, Anaëlle, je ne peux pas me passer de toi.

Anaëlle— Natura nihil facit frustra.

Léon— Quésako ?

Anaëlle— La nature ne fait rien en vain, Léon.

 

♥ ♥ ♥

 

La Dialectique éristique — Wikipédia :

La dialectique éristique est l'art de la controverse. Cet art repose sur la distinction entre la vérité objective d'une proposition et l'apparence de vérité que cette proposition peut prendre aux yeux des disputeurs et des auditeurs. La finalité de cet art est de fournir des moyens pour parvenir à cette dernière apparence, afin de convaincre les auditeurs que l'on a raison, même si l'on a objectivement tort.

 

Passez un moment à lire Schopenhauer, vous ne le regretterez pas.

Arthur Schopenhauer : "L'art d'avoir toujours raison" PDF

L'Art d'avoir toujours raison – Wikisource

 

Sur ce blog : d'autres scènes de la vie courante

Prunille et Théo, un couple bien ordinaire
Accord des participes passés

 

Maman et Papa Faichouin*

Les homophones a, as, à, ah, ha


Les célibataires, Arnolphe et Isidore
Compléter par à, de ou rien


Un professeur qui n'en peut mais
participe présent, adjectif verbal, ou gérondif


Du coeur et de l'ardeur d'apprendre

du, dû, due, dues, dut, dût

 

Jo le rebelle

La dérivation - Les suffixes

 

Les confidences de Sidonie Lalèche

Ne pas confondre les homophones : leur, leurs, l'heure, leurre et l'heur

 

Tonton et Jeannot

Les noms qui se terminent par au, aux, aus, eau, eaux, eu, eux, eus, oeu, oeux, ou, oux, ous

 

Le petit chat de Madeleine est parti

Verbes se terminant par I, IE, IS, IES, IT, ou ÎT

 

Léo n'aime plus Léa

Savoir dire NON > Non ! Ah ça non ! Mais non ! Non mais ! Mais pourquoi non ? p'têt ben qu'non. Que nenni !

 

L'insoutenable Alphonse

Je ne marche pas, je ne vois point, je ne mange mie, je ne bois goutte

Les divers emplois de NE

 

Suite : D'autres petites histoires de mamiehiou

et aussi : CONTES, NOUVELLES ET POÉSIES DE MAMIEHIOU

 

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30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 17:58

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Les oeufs

 

Pourquoi choisir d'en manger ?

Cela ne fait aucun doute, les oeufs nous apportent leurs protéines, leurs oligo-éléments, leurs vitamines. Ils contiennent, entre autres, du fer, du phosphore, de la vitamine D (pour les os) de la vitamine A (pour la vision)

Leur protéine (l'ovalbumine) est excellente et de loin la moins chère de toutes !

Le cholestérol du jaune d'oeuf — quoi que certains esprits chagrins en disent — ne peut être responsable d'hypercholestérolémie, puisqu'il ne contient pas de graisses saturées. Brisez les idées reçues !   

Et il est reconnu que les oeufs, mangés en quantité raisonnable, ne font pas grossir.

Lire :

Oeufs: brisez les idées-reçues ! - Doctissimo

 

On les trouve partout, dans les préparations, les sauces, les gâteaux, les recettes diverses.

Deux oeufs équivalent à un steak de 100 gr., avec 150 calories.

Les oeufs, quand on les aime, c'est délicieux.

 

Et les bébés ?

On peut donner le jaune d'oeuf cuit à partir de six mois, l'oeuf entier à partir d'un an.

Propos recueilli au Magazine de la santé du 14 octobre 2011.

 

Comment les choisir ?

D'où viennent les oeufs ?

Je ne vous parlerai pas du problème crucial, au temps jadis, de savoir lequel a précédé l'autre, de l'oeuf ou de la poule. Nombre de philosophes se sont cassé les dents devant ce paradoxe aussi ardu dont parlait déjà le Milindapañha dans les trois premiers siècles de notre ère.

Autant se demander si Adam avait un nombril.

Mais voilà que je m'égare. Ces préoccupations sont d'un autre âge. Revenons à nos oeufs.

 

Vous êtes à l'épicerie ou au supermarché.

Que lisez-vous qui vous intéresse, sur la boite où ils se nichent ?

Le prix ? La grosseur ? Le jour où ils ont été pondus  ? Jusqu'à quelle date vous allez les manger "frais" ?

Certes, tout cela peut être très utile.

Mais je sais que déjà bon nombre d'entre vous traquent le petit numéro inscrit sur la coquille même : de 0, 1, 2, ou même 3 !

 

Inscriptions sur la coquille :

0, oeufs issus de la culture biologique

1, oeufs de poules élevées en plein air

2, oeufs de poules élevées au sol, enfermées dans un bâtiment  (je retiens ma colère)

3, oeufs de poules élevées en cage  (je retiens mes larmes)

 

Peut-être que si personne n'achetait plus jamais des oeufs estampillés n°3, les cages disparaîtraient. On peut toujours rêver. Et ceux avec le n°2 aussi, pour que les poules, pendant leur courte vie de chien, voient le soleil.

 

Le fin du fin, ce sont les oeufs Bleu Blanc Coeur, "une agriculture à vocation santé" comme ils disent. Dans ce cas, la nourriture des poules est riche en omégas 3, elle contient des graines de lin. Mais on ne trouve pas ces oeufs à l'achat partout.

Site à visiter :

Bienvenue sur le site de  Bleu-Blanc-Cœur- Oméga 3

 

Autres inscriptions sur la coquille :

Les deux lettres définissent le lieu d'origine, FR France par exemple.

Le code identifie l'élevage d'origine pour une bonne traçabilité.
 

Comment les conserver.

Pour bien faire, les oeufs doivent être consommés dans les 21 jours après leur ponte.

Pour que les échanges gazeux avec l'extérieur soient limités — la bulle d'air étant moins compressée — on les dispose de telle façon que le côté pointu soit en bas.

On les met au frigo (dans la partie la moins froide) ou dans un endroit frais.

On ne lave pas leur coquille qui deviendrait poreuse et l'air chargé de ses millions de bactéries pourrait les contaminer (en salmonelles pour ne citer qu'elles)

Ne laissez pas les oeufs près d'autres aliments à odeurs fortes, comme le poisson ou des fromages. La perméabilité de la coquille laisserait passer ces odeurs dans l'oeuf.

Jetez les oeufs fêlés.

Pour savoir si l'oeuf est plus ou moins frais, on le plonge dans l'eau (salée de préférence). Plus il surnage et plus il est vieux car la bulle d'air qu'il contient a grossi - et plus l'albumine s'étale (le blanc de l'oeuf) quand on le casse dans un récipient.

Œuf (cuisine) – Wikipédia

 

Comment les cuisiner

Le blanc d'oeuf cru est indigeste. Pas de problème avec le jaune cru (exemple dans la mayonnaise)

 

On cuisine les oeufs non pas froids mais à température ambiante. Sortez-les du frigo un moment avant de les préparer.

 

Je n'énumérerai pas les différents modes de cuisson, ni les façons d'apprêter les oeufs. Mille sites vous aideront à vous régaler.

Seulement un ou deux trucs utiles :

L'oeuf à la coque doit être parfaitement frais. Vous êtes à la campagne ? Faites un oeuf coque le jour où il est pondu. Au bout de trois jours, il risque d'être laiteux.

Lavez les coquilles avant de les mettre à cuire. Frottez les taches avec un peu de sel fin si elles résistent. Les oeufs doivent être nets.

Mettez suffisamment d'eau dans la casserole pour que les oeufs soient recouverts (un demi-litre d'eau pour deux oeufs).

Il existe plusieurs procédés de cuisson. Je vous en donne un :

Mettez les oeufs dans la casserole d'eau froide. Placez-la sur feu vif. Quand l'eau est en pleine ébullition, la cuisson est à point.

 

Il est difficile de réussir des oeufs sur le plat dans une poêle car la chaleur n'atteint l'oeuf que par le dessous. La cuisson devant atteindre toutes les parties de l'oeuf et cela uniformément, la meilleure méthode est de le cuire au four. Ce que l'on appelle "oeuf au miroir" vient de l'aspect miroitant du jaune légèrement laiteux.

Le plat choisi, en porcelaine à feu, doit être de dimension proportionnelle au nombre d'oeufs à cuire pour que le blanc ne s'y étale pas en une mince couche, il serait trop vite cuit par rapport au reste.

Faites chauffer quelques instants votre plat avec quelques grammes de beurre. Lorsque le beurre est fondu, cassez vos oeufs et salez le blanc, seulement le blanc. Si vous salez le jaune, il sera parsemé de taches.

Placez le plat dans le four à mi-hauteur et laisser cuire deux à trois minutes.

 

Les oeufs durs ne doivent pas être cuits pendant plus de 9 minutes, sinon, ils sont indigestes. Un oeuf trop cuit est coriace, le jaune se cercle de vert, le blanc sent mauvais.

 

J'ai, parmi mes vieux livres, le Livre de cuisine de Madame E. Saint-Ange édité par la librairie Larousse en 1927, et qui a été réédité en 2005,  précieux ouvrage dont la notoriété dépasse nos frontières et que j'ai reçu en héritage.

On y lit des choses gourmandes merveilleuses dans un style savoureux, et l'auteur nous transmet son savoir-faire inégalé - j'ose le mot.

La table des matières à l'entrée : OEUFS vous enchanterait. On peut y lire  cinquante-et-une façons d'apprêter les oeufs augmentées de celles de confectionner des meringues et autres douceurs... J'aurais eu voulu ici vous donner une ou deux recettes ; mais je ne sais pas si l'ouvrage est dans le domaine public. Il l'est si Madame Marie Ebrard (son mari se nommait Saint-Ange Ebrard) est morte depuis soixante-dix ans. impossible de trouver sur la toile une quelconque biographie de cette géniale cuisinière.

 

Nota bene

Vous rappellerais-je qu'un oeuf est un ovule, que tous les oeufs d'oiseaux ne sont pas ovoïdes, qu'ils tiennent leur forme de leur passage dans l'oviducte par lequel ils passent avant d'être pondus, que les oiseaux sont les descendants des dinosaures, qu'il y a 545 espèces d'oiseaux en France et près de 10 000 dans le monde. Et, si je vous parlais des plumes avec leurs véritables fermetures à glissière (ou fermetures "Éclair" si vous préférez), j'en aurais pour la nuit entière ! 

 

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